Culture / J’accuse de Robert Harris

J’accuse • Robert Harris • 2013

Par un froid matin de janvier 1895, on dégrade un traître à l’École militaire. Partout, des cris :  » À mort le Juif !  » Sur le visage d’Alfred Dreyfus, accusé d’espionnage et à qui l’honneur vient d’être enlevé, rien ne se lit. Pour chacun ici présent, l’affaire est close.

Mais pour Georges Picquart, elle ne fait que commencer. Promu à la tête de la section de statistique, celle-là même qui confondit Dreyfus, le colonel met au jour faille sur faille dans le dossier. Sa conviction d’homme d’honneur ? Un innocent croupit sur l’île du Diable. Contre les préjugés, contre l’Armée, contre un pays tout entier, Picquart s’entête dès lors à faire surgir l’indicible vérité…

Robert Haris est un auteur dont j’apprécie énormément les livres. Je n’ai pas encore lu l’intégralité de sa bibliographie, mais j’ai déjà pu me régaler avec Fatherland et sa trilogie autour de Cicéron. Je continue ma découverte de son œuvre avec J’accuse, dont le titre fait écho au célèbre article d’Émile Zola sur l’affaire Dreyfus.

Ce roman nous replonge dans cette sordide affaire qui a eu lieu entre 1894 et 1906, et qui commence par une affaire d’espionnage. Cette dernière se transformera en un véritable conflit social et politique entre dreyfusards et anti-dreyfusards, montrant également l’antisémitisme qui frappe la société française à la fin du XIXe siècle et qui ira crescendo dans le siècle suivant.

L’auteur a fait un excellent travail de recherches historiques pour rendre compte de cette affaire qui a duré plus de dix ans et qui a connu de nombreux bouleversements et renversements de situation. La chronologie est très importante et pas forcément aisée à avoir en tête, car il y a aussi eu des dates qui ont été évoquées, mais qui ont été changées pour mieux accuser Dreyfus. J’avais peur que la version audio me perde un peu, mais cela n’a pas été le cas. L’auteur est très clair dans ses propos et n’hésite pas à revenir sur la chronologie quand le besoin se fait sentir, quand l’affaire est à nouveau évoquée ou d’autres preuves sont mises à jour…

Par ailleurs, j’ai trouvé sa description du contexte historique excellente. Je n’avais aucun mal à m’imaginer la société de cette fin du XIXe siècle, ainsi que les lieux et les personnages. En effet, les descriptions sont vivantes et visuelles. Je n’ai pourtant pas vu l’adaptation cinématographique de Roman Polansky, sortie en 2019. L’écriture a, en tout cas, ce caractère très cinématographique et dynamique. Je ne me suis pas ennuyée et j’ai plongé avec plaisir dans cette histoire.

Une fois prise dans ce roman, il m’a été impossible de le mettre trop longtemps de côté. Robert Harris relance constamment l’intérêt pour les personnages et les évolutions de l’affaire. Il arrive à y injecter beaucoup de tension, des sentiments d’urgence et de danger. Même en connaissant les événements et les responsables, ainsi que le coupable, il y avait une touche de mystère que j’ai énormément apprécié. J’avais peur de ressentir une pointe d’ennui à ce sujet, mais cela a été tout le contraire. Je me suis énormément investie auprès du colonel Picquard pour faire réviser le dossier. Je suis passée par tous les sentiments durant cette lecture : l’espoir de voir la vérité enfin éclatée, l’incompréhension face aux réactions de certains hauts gradés militaires, la colère devant les fausses accusations…

J’accuse est un roman prenant qui m’a replongé dans cette affaire qui a profondément marqué et divisé la France. Robert Harris signe un très bon roman historique.

Culture / Aliénor d’Aquitaine, L’été d’une reine (1) d’Elizabeth Chadwick

Aliénor d’Aquitaine, L’été d’une reine (1) • Elizabeth Chadwick • 2013

« Votre père souhaitait pour vous un mariage qui fît honneur à votre personne et à l’Aquitaine, tout en vous hissant jusqu’aux plus hautes dignités. Il désirait également la sécurité et la paix pour vous-même et vos terres. Avant de partir, il a demandé au roi de France d’assurer votre sauvegarde. Dans ce but, il a arrangé un mariage entre vous et Louis, son héritier. Un jour, vous serez reine de France et, si Dieu le veut, à l’origine d’une dynastie de souverains dont le royaume s’étendra de Paris aux Pyrénées.

Jeune, belle et vive d’esprit, Aliénor est promise à un somptueux avenir en tant que future duchesse d’Aquitaine. Mais lorsque son père meurt subitement lors de l’été 1137, elle rentre du jour au lendemain dans l’âge adulte. Contrainte d’épouser le jeune prince Louis de France, Aliénor peine à s’accoutumer à son nouveau rôle tandis qu’ils accèdent tous deux au trône de France. Aliénor devra désormais renoncer à la vie qu’elle a menée jusque-là pour affronter les intrigues de la Cour.

Cette série me faisait de l’œil depuis un moment. Quand j’ai vu le premier tome dans un excellent état à Emmaüs, je n’ai pas hésité longtemps avant de l’emporter. Aliénor d’Aquitaine est un personnage historique qui m’a toujours fasciné et autour de laquelle j’ai vraiment envie de lire. J’avais commencé l’aventure par le roman de Mireille Calmel, qui a été une catastrophe à lire. Celui-ci est plutôt moyen.

L’histoire débute alors que le duc d’Aquitaine, malade, décide de partir en pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle où il meurt en laissant derrière lui ses deux filles, Aliénor et Pétronille. Heureusement, avant de partir, il a arrangé le mariage de sa fille aînée avec l’héritier du trône de France. Aliénor d’Aquitaine est notamment restée dans l’Histoire pour son intelligence politique, sa vie incroyable. Elle avait un sacré caractère, et elle a été reine de France avant d’être reine d’Angleterre.

Or, j’oublie souvent que ce type de romans est une romance avant tout, où, en définitif, le contexte historique et les personnages importent peu. La véracité historique n’est pas le sujet principal. Il s’agit plus d’une évocation. L’accent est avant tout mis sur les relations amoureuses des personnes qui sont dépictés comme parfaits, puis un peu moins si un nouveau « love interest » apparaît, comme c’est le cas ici. La relation d’Aliénor et Louis semblait parfaite à tout point de vue, jusqu’à l’extase sexuelle. Il faut bien ponctuer l’intrigue de nombreuses scènes de sexe !

Il y a parfois un peu de politique qui est évoqué et, heureusement, car je ne suis pas sûre que je serai allée très loin dans ce roman sans ça. Il y a tout de même des forces en présence entre Aliénor et sa belle-mère, Aliénor et le roi de manière progressive, avec d’autres personnes importantes du conseil du roi, etc. Très rapidement est montré le goût de la jeune fille pour les tractations politiques et son intelligence, sa finesse dans ce domaine, même si dans ce premier tome, elle apprend encore. Elle n’a pas simplement l’envie d’être une reine de l’ombre, tout juste destinée à donner des héritiers à la couronne de France, sans pouvoir. Elle veut également l’exercer, avoir un rôle de premier plan, ce qui amène des frictions au sein de son couple.

Malgré ce côté plutôt positif, la lecture s’est avérée en dent de scie. En effet, le rythme et l’intérêt que je pouvais avoir pour ce premier tome variaient sensiblement en fonction des chapitres, des moments dans l’histoire ou des personnages. Il y a des passages que j’ai dévoré, des chapitres où j’ai eu un peu plus de mal à m’y plonger.

Ce n’est pas une série que je pense continuer. J’en ai déjà pas mal en cours et à terminer. Ce premier opus ne m’a pas non plus transcendé. J’ai vu qu’elle avait une autre série autour d’un autre personnage proche d’Aliénor d’Aquitaine, mais je pense également passer mon tour.

Culture / Le monde d’Ulysse de Moses I. Finley

Le monde d’Ulysse • Moses I. Finley • 2012

Le monde d’Ulysse, celui que racontent l’Illiade et l’Odyssée, était-il celui des rois et des palais mycéniens (1400-1200 av. J.-C.) ? Ou bien celui que connut Homère dans la seconde moitié du VIIIe siècle av. J.-C. ? Ou bien encore un monde purement imaginaire ?

Moses I. Finley montre que, si la société dépeinte dans les poèmes a réellement existé, elle n’était ni celle du monde mycénien, ni celle de l’époque archaïque, mais celle, intermédiaire, des siècles obscurs (Xe-IXe siècle av. J.-C.). Magicien de l’histoire savante, il reconstitue pour nous l’époque des ténèbres, décrite dans ses structures économique, sociale, politique et religieuse.

Parmi les essais que j’ai présentés autour de la Grèce antique, Le monde d’Ulysse est un de ceux qui m’ont le moins plu et que j’ai hésité à le présenter, car pas toujours aisé à lire. Moses I. Finley est un universitaire américain, qui a subi de plein fouet la chasse aux communistes. Dans cet ouvrage, il discute l’œuvre de Homère et il faut avoir ses textes en tête ou avoir quelques solides notions sur la société de la Grèce antique.

Les thèmes abordés sont intéressés alors qu’il discute la possibilité d’une guerre de Troie, mais pas forcément contre une ville se dénommant ainsi. Il s’agirait plutôt d’un conflit à grande échelle. Il va quelque peu à revers par rapport à l’archéologue Schliemann, qui pensait avoir trouvé la ville décrite par Homère. La position de Finley me fait penser à des cours que j’ai eu autour de la Bible, des mythes… Ces textes cachent une certaine vérité historique.

Il discute également la transmission de ce texte à travers le temps, faisant œuvre de sociologue et d’anthropologue alors qu’il compare ce qui pourrait être le cas pour la Grèce antique avec des traditions plus récentes de transmissions orales puis écrites.

Cependant, le livre est un peu daté. Il a été écrit dans les années 1950 et il évoque les avancées des recherches archéologiques de son époque, pas forcément des nôtres. Par ailleurs, le style peut être quelque peu aride à lire. Il s’agit d’un essai relativement court, mais pas toujours facile à lire à cause de la plume de Finley. Il n’a pas forcément été rédigé pour le grand public, certaines discussions étant pour des spécialistes. Il n’est pas forcément celui que je recommanderai.

Culture / Antigone’s rising, The subversive power of the ancient myths de Helen Morales

Antigone’s rising, The subversive power of the ancient myths • Helen Morales • 2020

The picture of classical antiquity most of us learned in school is framed in certain ways — glossing over misogyny while omitting the seeds of feminist resistance. Many of today’s harmful practices, like school dress codes, exploitation of the environment, and rape culture, have their roots in the ancient world.

But in Antigone Rising, classicist Helen Morales reminds us that the myths have subversive power because they are told — and read — in different ways. Through these stories, whether it’s Antigone’s courageous stand against tyranny or the indestructible Caeneus, who inspires trans and gender queer people today, Morales uncovers hidden truths about solidarity, empowerment, and catharsis.

Antigone Rising offers a fresh understanding of the stories we take for granted, showing how we can reclaim them to challenge the status quo, spark resistance, and rail against unjust regimes.

Après s’être posé la question de savoir si les Grecs ont réellement cru à leurs mythes, il est temps désormais d’explorer le pouvoir des mythes avec cet ouvrage de Helen Morales. Ce dernier est un énorme coup de cœur. J’ai déjà présenté de nombreux ouvrages autour de l’impact de la mythologie gréco-romaine sur notre société, notamment en matière de politique, littérature, de philosophie et d’art. Les approches sont très diverses, selon les sensibilités de l’auteur.

Helen Morales, professeur à l’université de Santa Barbara en Californie, est également une activiste et féministe engagée et militante et son essai s’en ressent. Il est bien un cran au-dessus de Pandora’s jar de Natalie Haynes dans ce domaine. En effet, elle prend des positions forces, parfois très revendicatrices, et il faut vraiment apprécier ce genre d’ouvrages pour aimer celui-ci. Le livre peut ne pas plaire à tous sur ce point. Il est énormément question de problématiques sociétales qui peuvent profondément toucher le lecteur et sur lesquelles la société est quelques fois divisée. Helen Morales a, par ailleurs, un côté qui est, de temps à autre, relativement provocant, ou qui vient bousculer. Personnellement, j’ai beaucoup aimé cet aspect du livre qui propose une autre vision de la mythologie gréco-romaine et de notre société.

Les huit chapitres qui composent Antigone’s rising abordent des sujets différents, mais d’actualité : le mouvement des incels ou célibataires involontaires, la grossophobie, le contrôle des corps des femmes dès leurs plus jeunes âges, notamment par le biais des règlements des établissements scolaires, etc. Ce dernier chapitre est celui que j’ai préféré, car il a eu des résonances sur un sujet sur lequel j’ai pu me pencher. J’ai trouvé les réflexions de l’auteur vraiment intéressantes d’un point de vue historique, sociologique…

De manière générale, j’ai apprécié sa démonstration sur la manière dont les mythes ont joué un rôle de premier plan sur nos sociétés actuelles, mais pas forcément dans une vision positive, contrairement à ce que j’ai pu lire jusqu’à maintenant. Les mythes et la société gréco-romaine sont souvent abordés dans une dimension avantageuse en mettant en avant les apports faits à la culture occidentale. Chez Helen Morales, il y a une vision plus sombre, qui montre la face cachée de ces histoires, comment elles ont également formé les normes sociales en vigueur qui ont permis le renforcement du patriarcat et l’oppression de la femme. « The Greek and Roman myths have become embedded in, and an influential part of our culture. They form their foundations and scaffolding of the beliefs that shape our politics and our lives. These can be limitating and destructive but also inspirational and liberating. »

J’ai beaucoup aimé sa vision des mythes, de manière générale. Pour elle, ils sont encore pertinents aujourd’hui, car ils peuvent apporter un nouvel éclairage sur le monde qui nous entoure. C’est vraiment ce que j’ai ressenti durant cette lecture. Même des millénaires après, ils nous apprennent encore des choses sur nous-mêmes. Elle écrit que « what makes a myth a myth, rather than just a story, is that it has been told and retold over the centuries and has become meaningful to a culture or a community. » Je ne pense pas que ce soit une coïncidence que depuis quelques années les mythes grecs connaissent une renaissance par le biais de nombreuses réécritures d’un point de vue féminin.

Les mythes sont faits pour évoluer et être appropriés de manière différentes. Elle termine son introduction par un petit paragraphe que j’aime beaucoup. « These re-creations of ancient myths ask over and over who own classical antiquity ? Who owns culture ? The response : we do. » C’est ce que j’aime dans les réécritures : voir comment l’auteur s’empare de cette histoire, la transforme.

Humeur / Bilan 2022

2022 s’est déjà terminé depuis quelques semaines (mois), mais j’accuse toujours un retard dans la rédaction et la publication de mes articles. Il faut dire que la fin d’année et le mois de janvier n’ont pas été des plus reposants et positifs, et ont drainé une bonne partie de ma motivation et de mon énergie. Février a également commencé sur les chapeaux de roues, mais de manière beaucoup plus sereine et positive.

Petit tour d’horizon de l’année 2022… Qui n’a pas été de tout repos avec un déménagement dans une nouvelle ville pour un contrat de quelques semaines à Rouen. J’ai pu découvrir cette ville magnifique et dynamique culturellement parlant. Ce n’est pas la seule ville que j’ai découverte cette année, puisque je suis également allé à Orléans en février 2022. Je suis totalement tombée sous le charme de cette ville. J’ai fait plusieurs visites : la cathédrale, l’Hôtel Groslot, l’Hôtel Cabus qui accueil les collections archéologiques, le Musée-mémorial des Enfants du Vel’ d’Hiv’ et le musée des Beaux-arts… Je recommande chacune de ces visites, la ville ayant un patrimoine riche et diversifié. Avant de repartir, j’ai fait un petit détour par le château de Chambord qui m’a époustouflé et donné envie de visiter d’autres châteaux de la Loire.

Pas de visites à l’étranger cette année… Bien que, début janvier, nous parlions d’aller en Russie à la fin de l’année… Le conflit entre l’Ukraine et la Russie qui a éclaté en février en a finalement décidé autrement. Du coup, avec une très bonne amie, nous sommes allés passer une semaine chez ma grand-mère en Bretagne. Pas vraiment une découverte, car j’y vais depuis mes six mois. Nous avons, en revanche, passé le week-end au niveau de Brocéliande où j’ai fait quelques découvertes : le site de Monteneuf, absolument incroyable et hors du temps, et le Centre arthurien. Nous nous sommes promenés dans la forêt, flâner à Tréhorenteuc et Paimpont (deux de mes villes préférées au monde). J’espère y revenir en 2023 pour cet événement.

Au niveau des lectures, j’ai bien plus lu qu’en 2021. J’ai lu environ 210 livres contre 185 en 2021, soit un total d’environ 66,420 pages. J’ai fixé mon challenge Goodreads à 200 livres pour 2023… Un peu de folie n’a jamais fait de mal. Le plus gros de mes changements d’habitude a été l’introduction des livres audio par le biais de mon abonnement Audible. Ils m’ont permis d’augmenter le nombre de livres lus grâce aux nombreux et longs trajets en voiture que je fais sur l’année. Comme les années précédentes, je suis curieuse d’avoir quelques chiffres sur mes lectures de l’année.

Quels sont les genres littéraires les plus lus ?

Sans surprise, les essais arrivent encore en première position. J’en ai lu le double de l’année dernière, 43 contre 79 cette année. Les thématiques varient peu : histoire, et histoire de l’art en grande majorité, avec de la sociologie et, cette année, un peu d’anthropologie aussi. En deuxième position, l’année dernière, se trouvaient des classiques. Cette année, j’en ai lu 11… Pour 2022, la deuxième position est tenu par des livres fantastiques/horreur avec une égalité avec les policiers/thrillers.

Quelles sont les thématiques les plus lues ?

En 2022, j’avais une thématique annuelle et une mensuelle. Dans l’ordre, il y avait Dangereuses universités et Hanté. Epic fail ! Le seul des deux thèmes qui se place dans le top 3 est Hanté (maisons hantées, hantés par le passé ou par des secrets…). En premier, ce sont des romans et essais en lien avec l’histoire de l’art et, en troisième position, la Seconde Guerre mondiale. Je suis étonnée par cette dernière position, car je m’attendais plus à Dangereuses universités pour être honnête ou la mythologie grecque, car j’avais commencé certaines lectures pour le nouveau thème de 2023.

VO ou VF ?

C’est une des dernières questions que je me posais : la proportion entre les lectures en anglais et les lectures en français. Sur 210 livres lus environ, 81 sont anglais, soit 39%. Je m’attendais à un pourcentage un peu plus élevé, je dois l’avouer, tournant autour de 50%.

Mon Top 3 de 2022

Quelques objectifs pour 2023

  • Lire la moitié des livres en anglais
  • Continuer à développer la partie vintage et seconde main du blog
  • Terminer les Rougon-Macquart pour de bon

Culture / Un an avec Audible

En février dernier, après avoir été conseillée et encouragée par une très bonne amie, j’ai craqué pour un abonnement Audible. Ce n’était pas gagné, car j’étais vraiment sceptique au début. Finalement, mon premier essai m’a plutôt convaincu.

Audible est une application qui donne accès à une bibliothèque de livres audio. L’abonnement mensuel coûte 9,95 euros et offre la possibilité de télécharger également des ouvrages gratuitement. Personnellement, ce n’est pas un abonnement que je trouve contraignant et il peut être arrêté à tout moment.

Mes freins aux livres audios

Attrait du papier : j’apprécie encore le papier, le fait de tourner les pages et de pouvoir en annoter certains. En effet, je surligne souvent mes livres ou mets des commentaires, surtout pour les essais que je lis. D’où le fait également que j’en lis très peu sur liseuse.

Peur de manquer de concentration : je n’ai plus l’habitude qu’on me lise des histoires et j’avais vraiment peur de ne pas être totalement plongée dans l’intrigue, de laisser mon esprit vagabondé ou de faire autre chose en même temps.


Cependant, dès ma première écoute, j’ai été conquise et je n’y ai vu que des avantages. J’ai continué mon abonnement depuis et cela fait désormais un an.

Avantages à la lecture audio

Pour les voyages : je voyage énormément. Malheureusement, je suis sujette au mal des transports… Impossible de lire un livre physique ou sur liseuse. Je conduis beaucoup également. Je perds donc pas mal de temps à ne rien faire durant mes trajets. J’ai essayé le livre audio pour la première fois lors d’un court voyage en bus et je l’ai terminé lors d’un long voyage en voiture où j’étais derrière le volant. C’était parfait. En effet, je suis dans les bonnes dispositions : j’avais du temps devant moi et personne pour me déranger. Je n’ai littéralement que ça à faire.

Pour une nuit d’insomnie : cela a changé un peu mes habitudes dans ce domaine, dans un bon sens. Avant, j’allumais la lumière et me replongeais dans un livre, cassant l’atmosphère propice à l’endormissement alors qu’avec un livre audio, je peux rester dans le noir. Cela me berce de me faire raconter une histoire. Certains lecteurs sont très talentueux.

Des livres VO très récents : la bibliothèque est très complète et elle me convient parfaitement. Je recherchais surtout des livres en anglais récemment publiés. Ce qui est le cas et j’ai été plus que ravie. J’ai pu découvrir des sorties récentes que j’avais envie de lire, mais pas forcément d’avoir une copie physique.

Inconvénients

Parfois des petits soucis d’attention : je n’ai pas toujours 100 % de mon attention sur le livre audio. Il y a parfois des moments où mon esprit dévie vers d’autres sujets. Avec le livre physique, il est plus facile de créer une bulle, un moment à soi où la concentration est optimale. J’ai encore du mal à créer cela avec un livre audio, à part pour des trajets en voiture.

Pas d’essais : j’ai testé tout de même des essais en audio et ça n’a pas du tout réussi. J’aime encore trop le papier, réagir au texte. J’ai eu du mal à me l’approprier. Ce n’est pas du tout la manière dont j’apprécie de lire ce type d’ouvrages. J’en ai peu écouté et je ne recherche pas à prolonger cette expérience.

L’importance du narrateur : parmi les livres que j’ai écoutés, la qualité du narrateur était variable. Je me suis rendue compte que ce dernier était déterminant dans mon appréciation du livre. Certains étaient absolument incroyables, d’autres ne mettaient pas en valeur l’ouvrage… J’écoute toujours un extrait avant de me décider à utiliser un de mes crédits.


Livres écoutés en un an

Culture / Mini-chroniques #4. Spécial 2022, Deuxième partie

Quand le commissaire Brunetti reçoit une collègue de sa femme inquiète pour son fils Alessandro qui se drogue, ce sont le père de famille et le policier qui se mobilisent aussitôt en lui. Au même moment, un homme est retrouvé au pied d’un pont, gravement blessé : le père d’Alessandro. Aucun témoin ni indice, et pourtant Brunetti fait le lien avec les addictions de son fils. Cependant, informations contradictoires et même mensonges le déroutent.

Aidé de la belle commissaire Griffoni et de l’astucieuse signorina Elettra, il mène son enquête dans un réseau de mystérieux indices du monde de la drogue, de transactions souterraines et d’une attaque scandaleuse, jusqu’à dévoiler une vérité insoupçonnée sur de sombres crimes.


J’ai trouvé ce livre par hasard à Emmaüs et le résumé m’avait tout de suite plu, car il rentrait parfaitement dans ma thématique annuelle autour des universités, lycées présentant un danger. Malheureusement, ce que cette quatrième de couverture met en avant n’est qu’une toute petite sous-intrigue d’une enquête toute autre. La première déception passée, ce roman s’est révélé agréable et prenant, rythmé. C’est clairement le type de policiers divertissants et sans prise de tête, avec ses petits défauts aussi. En effet, la résolution du crime semble rapide et sans un véritable enquête, autres que les recherches de l’assistante. En gros, il aurait suffi de lire les deux trois premiers et derniers chapitres que ça n’aurait rien changé. C’est un peu comme ces films que l’on peut laisser tourner pendant une demi-heure, y revenir et tout comprendre quand même.

In an isolated chateau, as far north as north goes, the baron’s doctor has died. The doctor’s replacement has a mystery to solve: discovering how the Institute lost track of one of its many bodies.

For hundreds of years the Interprovincial Medical Institute has grown by taking root in young minds and shaping them into doctors, replacing every human practitioner of medicine. The Institute is here to help humanity, to cure and to cut, to cradle and protect the species from the apocalyptic horrors their ancestors unleashed.

In the frozen north, the Institute’s body will discover a competitor for its rung at the top of the evolutionary ladder. A parasite is spreading through the baron’s castle, already a dark pit of secrets, lies, violence, and fear. The two will make war on the battlefield of the body. Whichever wins, humanity will lose again.


Une des sorties de 2022 que j’étais impatience de découvrir, mais qui s’est révélée ne pas être tout à fait à la hauteur de mes espérances. Adorant les romans d’horreur et aux ambiances gothiques, je ne pouvais pas passer à côté. L’univers développé par l’auteur est incroyablement riche et fouillé, avec des idées brillantes, mais qui m’a posé quelques soucis pour pleinement entrer dedans. Il n’est pas aisé à appréhender et il faut s’accrocher, car le lecteur est directement plongé dans cet univers, sans introduction progressive. Le style n’est. pas évident non plus. Je suis passée totalement au travers de ce roman.

Selon January Ruddy, il n’y a qu’une façon de s’échapper de sa propre histoire : c’est de se faufiler dans celle de quelqu’un d’autre…grâce à une des Dix Milles Portes…

Pénétrez, vous aussi, dans le monde magique de l’Ecrit…où certaines paroles tracées ont le pouvoir de modifier le réel, alors que le Mal qui ferme les Portes une à une est sur vos talons…Attention, la magie vient toujours avec un prix…


Alix E. Harrow est une autrice que j’ai toujours eu envie de découvrir et dont les romans atterrissent généralement dans ma wish-list. J’ai enfin pu me plonger dans cet univers et le premier point qui m’a marqué est l’imagination de Harrow. Le monde qu’elle met en place est incroyablement riche, plein de détails et original. Je n’ai eu aucun mal à me plonger dedans. Cependant, le style manquait cruellement de dynamisme. Je m’attendais à plus de rythme en le commençant. Petit à petit, je me suis ennuyée.

Septembre 1940, alors que les bombes allemandes pleuvent sur la Grande-Bretagne, Susan trouve du réconfort en élevant des pigeons voyageurs et auprès de Duchesse, son pigeon préféré. De son côté, Ollie Evans, un jeune pilote américain, décide de rejoindre la Royal Air Force et découvre le National Pigeon Service, où il rencontre Susan. Tous deux se consacrent à la mission qui doit envoyer des centaines de pigeons en France afin d’espionner les Allemands. Susan et Ollie se lient d’amitié mais doivent rapidement se séparer. Le jour où l’avion d’Ollie franchit les lignes ennemies, ils savent qu’ils ne se reverront probablement jamais. Mais Duchesse leur permettra d’échanger des lettres et leur prouvera ainsi qu’il ne faut jamais perdre espoir.


Alan Hlad est un auteur très présent dans mes envies lecture et qu’il me tardait de découvrir. Ses romans historiques atterrissent toujours dans ma wish-list sans trop réfléchir. Nos lendemains retrouvés est le premier que je lis de lui et sûrement pas le dernier. J’ai aimé l’histoire, même si elle reste une intrigue classique pour ce genre de romans. Elle est efficace avec deux personnages principaux attachants. Le fait qu’il s’inspire de faits réels et peu connus (l’utilisation des pigeons durant la Seconde Guerre mondiale pour faire passer des messages entre la France occupée et les services secrets anglais) est un point positif pour moi. Le tout donne un roman prenant et plein d’émotions.

Un écrivain à l’automne de sa vie, une jeune fille dévouée : Ernest et Iréna sont dépassés par un amour improbable, fulgurant. Les portes de l’intime s’entrouvrent, les secrets de l’existence s’éclairent d’un jour nouveau. L’amour, soudain, repeuple les souvenirs d’une vie traversée par l’Histoire.


Cela fait maintenant deux ans que je souhaite découvrir Aharon Appelfeld. Il s’inspire beaucoup de l’Histoire et de la sienne pour ses romans dont certains sont autobiographiques. Ce n’es pas le cas de celui-ci. Pour une première découverte, je n’ai peut-être pas choisi le meilleur pour commencer, car je suis totalement passée à côté de ce roman. Ce n’est pas tant l’histoire qui m’a dérangé que le style de l’auteur, les redondances de phrases, et le rythme.

Culture / Mini-chroniques #3. Spécial 2022, Première partie

The left-handed booksellers of London • Gareth Nix • 2020

In a slightly alternate London in 1983, Susan Arkshaw is looking for her father, a man she has never met. Crime boss Frank Thringley might be able to help her, but Susan doesn’t get time to ask Frank any questions before he is turned to dust by the prick of a silver hatpin in the hands of the outrageously attractive Merlin.

Merlin is a young left-handed bookseller (one of the fighting ones), who with the right-handed booksellers (the intellectual ones), are an extended family of magical beings who police the mythic and legendary Old World when it intrudes on the modern world, in addition to running several bookshops.

Susan’s search for her father begins with her mother’s possibly misremembered or misspelt surnames, a reading room ticket, and a silver cigarette case engraved with something that might be a coat of arms.

Merlin has a quest of his own, to find the Old World entity who used ordinary criminals to kill his mother. As he and his sister, the right-handed bookseller Vivien, tread in the path of a botched or covered-up police investigation from years past, they find this quest strangely overlaps with Susan’s. Who or what was her father? Susan, Merlin, and Vivien must find out, as the Old World erupts dangerously into the New.


J’ai beaucoup aimé ce roman fantastique qui m’a quelque peu rappelé la série de Ben Aaronovitch que j’adore. La ville de Londres semble être un personnage à part entière et cet humour britannique dont je raffole est également présent dans ce premier tome plein de promesses. Garth Nix a une imagination débordante, il crée un univers fait de monstres et de magie. J’ai adoré aussi l’apport de ces libraires un peu particuliers. Le monde des livres s’y prête à merveille. Rien que pour ça, j’ai vraiment adoré le roman.

Il est bourré d’actions dès les premières pages. Tout comme le personnage principal, le lecteur est plongé dans le quotidien de ces librairies et en apprend progressivement les us et coutumes, grâce à Merlin. J’ai adoré ce personnage haut en couleur et attachant. Il a un sacré sens de l’humour également. Son dynamisme est en phase avec les rebondissements du roman qui m’ont tenu en haleine. Je l’ai dévoré d’un bout à l’autre et je lirai avec plaisir le deuxième tome.

All of us villains • Amanda Foody & Christine Lynn Herman • 2021

Every generation, at the coming of the Blood Moon, seven families in the remote city of Ilvernath each name a champion to compete in a tournament to the death.

The prize? Exclusive control over a secret wellspring of high magick, the most powerful resource in the world―one thought long depleted.

But this year a scandalous tell-all book has exposed the tournament and thrust the seven new champions into the worldwide spotlight. The book also granted them valuable information previous champions never had―insight into the other families’ strategies, secrets, and weaknesses. And most important, it gave them a choice: accept their fate or rewrite their legacy.

Either way, this is a story that must be penned in blood.


Il y a du bon et du mauvais dans ce roman, mais, malheureusement, les points négatifs ont pris le dessus à la fin. Je ne l’ai pas terminé alors qu’il y avait du potentiel, notamment au niveau de l’univers. Certes, il se rapproche quelque peu d’une intrigue à la Hunger Games avec des compétiteurs qui vont devoir quasiment s’entretuer pour un prix ultime. La magie est omniprésente et j’ai aimé cet aspect-là du livre. Cependant, l’action est bien trop longue à se mettre en place. Le tournoi se fait attendre et quelques longueurs apparaissent.

Les personnages sont plutôt ennuyeux. Celui qui a été, à la rigueur, le plus intéressant, était Gavin. Il se rapproche le plus de cette idée de vilain. Il ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs, même à maudire autrui. À côté de lui, il y a trois personnages principaux fades et ennuyeux. Le ratio n’est pas bon ! Je m’attendais à plus de noirceur.

Emma • Jane Austen • 1815

Emma Woodhouse, jeune fille « belle, intelligente, riche, disposant d’une demeure confortable et dotée d’une heureuse nature » n’a jamais été amoureuse, elle revendique hautement le célibat, mais elle adore marier les autres. On pressent, dès le début du cinquième roman de Jane Austen, l’argument d’une comédie délectable.

Il y a des dizaines d’intrigues dans Emma : celles qu’elle invente, celles qu’elle fomente, celles qui existent et qu’elle ne voit pas, celles qu’elle contrecarre, celles qu’on lui suggère. Partant d’un groupe limité de jeunes gens, le roman parcourt l’ensemble des couples possibles selon une logique combinatoire assez comique qui évoquerait presque l’arbre des probabilités.


Je m’étais fixée comme objectif en 2022 de lire tous les Jane Austen… Objectif qui n’a pas été atteint, car les trois que j’ai lus ont été compliqués et je n’ai pas été convaincue par les histoires et les personnages, même pour Emma. Elle a été insupportable à suivre. La fin se sait dès le début… Ce n’est pas une lecture qui m’a enchanté. L’adaptation cinématographique avec Anya Taylor-Jones dans le rôle principal se laisse regarder, mais je l’ai plutôt trouvé réussi par son esthétique ultra léchée.

L’Europe est-elle née au Moyen Âge ? • Jacques Le Goff • 1964

L’Europe contemporaine est une longue histoire qui commence avant la venue du christianisme, et se continue avec son reflux. À l’œil qui sait voir apparaissent des traces, strates successives de nombreuses mutations, depuis les ruines de l’Empire romain jusqu’aux découvertes du XVIe siècle. L’historien les met au jour, les explore, pour montrer combien l’Europe contemporaine hérite, emprunte, reprend bien des caractères de cette «Europe» médiévale qui n’est pas tout à fait la nôtre, mais représente un moment important dans sa constitution : unité potentielle et diversité fondamentale, métissage des populations, divisions et oppositions Ouest-Est/Sud-Nord, primat unificateur de la culture. De l’échec carolingien à la «belle» Europe des villes et des universités, Jacques Le Goff nous entraîne dans un intense voyage à rebours, dans l’espoir que, comprenant mieux leur provenance, les Européens construisent mieux leur avenir.


Parmi les auteurs d’essais historiques que j’apprécie énormément, il y a Jacques Le Goff. Il écrit beaucoup autour du Moyen Âge dans un style accessible à tous. J’en ai lu plusieurs de lui, à la fois pour les adultes et les enfants. Celui-ci est une relecture, l’ayant étudié alors que j’étais en droit. J’avais oublié certains de ses arguments et le livre est tout aussi passionnant à lire des années après. L’idée de départ est de montrer que l’Europe telle que nous la connaissons a des racines qui remontent à l’époque médiévale. Les chapitres sont chrono-thématiques, donnant une certaine clarté aux propos de l’auteur et pour le lecteur, en montrant ainsi les évolutions.

The Son & Heir • Alexander Münninghoff •

What can a son say upon discovering that his father wore a Nazi uniform? Reporter Alexander Münninghoff was only 4 when he found this mortifying relic from his father’s recent past in his attic. This shameful memento came to symbolize not only his father’s tragically misguided allegiance but also a shattered marriage and ultimately the unconscionable separation of a mother and son.

In this revelatory memoir, the author confronts his parents’ complex past as he reconstructs the fortunes and disillusions of an entire family upheaved during the changes of 20th century Europe. The Münninghoffs were driven by greed, rebellion, and rage. An embattled dynasty, they were torn between the right and the wrong side of history. Their saga haunted Alexander’s life for the next 70 years.


J’ai retenté l’aventure des autobiographies/mémoires en me disant que le sujet de ce dernier ne pouvait que me plaire : une famille déchirée par la Seconde Guerre mondiale et qui doit choisir son camp. Cependant, je n’ai pas réussi à me plonger dedans, à ressentir de l’empathie pour l’auteur et les événements qui ont plus ou moins bousculé sa vie. J’ai trouvé le grand-père être le plus attachant de tous, malgré ses défauts. Le père est détestable à souhait et il est frustrant de voir qu’il n’a souffert aucune conséquence d’aucune conséquence de son implication dans la SS.

Ce qui a le plus freiné ma lecture est la manière dont cette autobiographie est écrite. L’impression d’être dans l’intimité de la famille est le propre de ce genre, mais j’ai eu le sentiment que l’auteur parlait de faits et de personnes comme si je savais de qui ou de quoi il parlait… Ce n’était pas le cas. J’ai été souvent perdue par l’introduction de nouveaux protagonistes, des passages plus romancés…

Culture / The lies we tell de Katie Zhao

The Lies we tell • Katie Zhao • 2022

Anna Xu moving out of her parent’s home and into the dorms across town as she starts freshman year at the local, prestigious Brookings University. But her parents and their struggling Chinese bakery, Sweetea, aren’t far from campus or from mind, either.

At Brookings, Anna wants to keep up her stellar academic performance and to investigate the unsolved campus murder of her childhood babysitter. While there she also finds a familiar face – her middle-school rival, Chris Lu. The Lus also happen to be the Xu family’s business rivals since they opened Sunny’s, a trendy new bakery on Sweetea’s block. Chris is cute but still someone to be wary of – until a vandal hits Sunny’s and Anna matches the racist tag with a clue from her investigation.

Anna grew up in this town, but more and more she feels like maybe she isn’t fully at home here — or maybe it’s that there are people here who think she doesn’t belong. When a very specific threat is made to Anna, she seeks out help from the only person she can. Anna and Chris team up to find out who is stalking her and take on a dangerous search into the hate crimes happening around campus. Can they root out the ugly history and take on the current threat?

Dernière publication de l’année et dernier livre lu pour le thème Dangereuses universités qui m’aura occupé pendant un an. The lies we tell de Katie Zhao est sorti ce mois-ci et j’ai craqué pour une version audio du livre. Il se laisse écouter, la narratrice étant exceptionnelle, mais il ne laisse pas un souvenir impérissable, la faute aux nombreux défauts présents.

Un des rares points que j’ai apprécié est que le roman m’a permis d’en apprendre un peu plus sur la pression et le racisme que subit la communauté asiatique depuis quelques années, exacerbés avec le Covid. Katie Zhao s’est inspiré de faits réels pour construire son récit. C’est un aspect positif du roman, en plus d’aborder la fracture qu’il existe au sein des universités américaines entre les privilégiés, majoritairement blancs, et les autres étudiants venant de parents moins riches et/ou issus de minorités, comme c’est le cas pour Anna. Elle essaie tant bien que mal de s’intégrer.

Néanmoins, le point de départ de cette histoire et la raison pour laquelle j’ai choisi de lire ce livre sont la résolution d’un meurtre qui s’est déroulé il y a quelques années sur le campus. La victime est l’ancienne baby-sitter d’Anna, le personnage principal. Ce meurtre aurait été perpétré par une société secrète d’étudiants. Ce sont des éléments qui me rappellent un autre roman que j’ai lu cette année et que. j’ai bien apprécié, The Sorority Murder d’Allison Brennan.

The lies we tell m’a rapidement frustrée, car le mystère passe régulièrement au second plan. Pendant quelques chapitres, l’enquête d’Anna non seulement n’avance pas, mais semble complètement oublier. J’ai parfois occulté le fait qu’Anna était à Brookings notamment pour trouver le coupable du meurtre de Melissa.

J’ai eu du mal à y voir autre chose qu’une curiosité mal placée de la part du personnage principal dont le lien avant la victime semble ténu, en définitif, et peu développé. De plus, je m’attendais à une histoire bien plus tournée vers la résolution du meurtre que ce qu’il est réellement. Ce n’est pas le thriller que j’escomptais.

Cela n’empêche pas qu’il s’agit d’un ouvrage qui s’écoute facilement, mais qui mériterait de plus ambles développements sur certains points. Certains d’entre eux m’ont un peu questionné ou laissé perplexe. Anna se plaint, par exemple, pendant une bonne partie du roman de ne pas avoir d’amis et, à un moment donné, elle se retrouve avec un petit groupe d’amis qui semble relativement proche et se connaître depuis un peu plus de temps que l’auteur ne semble l’évoquer. Je ne parle pas non plus de son obsession pour sa colocataire Laura comme étant la source de tous les malheurs qui lui arrivent. Il y a un certain nombre de points ou d’événements qui tombent un peu comme un cheveu sur la soupe.

Ce qui est absolument dommage, car il y avait de bonnes idées entre la résolution d’un meurtre et l’implication d’une société secrète qui serait également responsable de la boulangerie vandalisée des parents de Chris, l’agression de Kathy ou les menaces qu’Anna reçoit. Il y a des éléments qui relancent l’intérêt pour l’enquête et les différents événements. Il manque une petite étincelle pour que je puisse pleinement apprécier cette histoire. J’aurais notamment aimé y voir un peu plus de dynamisme et de tension.

Le roman se révèle moyen et il ne me laissera pas un souvenir impérissable. J’avais d’autres espérances le concernant. Pour retrouver ma liste de lecture et toute les chroniques publiées durant l’année, voici le récapitulatif.

Culture / A brilliant night of stars and ice de Rebecca Connolly

A brilliant night of stars and ice • Rebecca Connolly • 2022

Shortly after midnight on April 15, 1912, the captain of the Carpathia, Arthur Rostron, wakes to a distress signal from the Titanic, which has struck an iceberg on its maiden voyage. Though information is scarce, Rostron leaps into action, determined to answer the call for help. But the Carpathia is more than four hours away, and there are more questions than answers: Will his ship hold together if pushed to never-before-tested speeds? What if he also strikes an iceberg? And with the freezing temperatures, will there be any survivors by the time the Carpathia arrives?

Kate Connolly is a third-class passenger on Titanic, and she is among the last to receive instruction and help after it hits an iceberg. Despite the chaos of abandoning ship, Kate is able to board a lifeboat, though after seeing the Titanic sink into the abyss and hearing the cries from hundreds of people still in the water, she wonders if any rescue is even possible.

Roman historique autour du naufrage du paquebot réputé insubmersible, le Titanic, il est le premier que je lis autour de ce sujet. Je n’ai jamais eu de réelle fascination pour cette tragédie, mais j’avais envie de sortir de mes habitudes.

J’ai trouvé ce livre original. Rebecca Connolly ne propose pas uniquement un point de vue sur ce qui se déroule sur le Titanic. Il est également question du Carpatha, le premier bâtiment à être venu au secours des passagers du paquebot. Cela a été mon aspect préféré de cette histoire.

Le point de vue du Carpathia est donné par son capitaine, Arthur Rostron, qui a réellement existé. Ce dernier espère arriver à temps sur les lieux du naufrage. J’avoue avoir eu un peu de mal au début avec les chapitres le concernant. Ils présentent quelques longueurs qui m’ont donné du fil à retordre au début. J’ai eu quelques difficultés à me plonger dans le roman.

Cependant, elles s’effacent progressivement et ces derniers deviennent passionnants. Ils ajoutent beaucoup de tensions à l’intrigue. En effet, même si le lecteur connaît les conséquences du drame qui s’est déroulé, il y a encore de l’espoir que le capitaine arrive à temps.

À son point de vue s’ajoute celui d’une certaine Kate Connelly, passagère irlandaise du Titanic, en troisième classe. L’auteur a fait revivre certains des passagers et, dès les premières pages, cette dernière se révèle attachante. Dans les chapitres qui lui sont dédiés, j’ai pu retrouver les mêmes éléments que dans ceux du capitaine : l’espoir qu’elle s’en sortira vivante, ainsi que ses amis, que les secours arrivent rapidement. Tout cela amène de la tension.

Au final, malgré un début un peu lent, au bout de quelques chapitres, le roman devient impossible à lâcher. Rebecca Connolly m’a totalement happé dans cette course contre la montre. Elle a fait un travail fantastique au niveau de la recherche historique. Elle propose des extraits de journaux, des biographies… Pas un coup de cœur, mais une belle découverte.