Les Ménades • Nicolas Texier • 2021
Parties se livrer à des rites dionysiaques, trois jeunes filles marginales échappent au raid des pirates venus enlever tous leurs proches. Les apprenties ménades décident alors de tout quitter dans l’espoir de pouvoir libérer les leurs lorsque les pirates les auront vendus comme esclaves. Or, ces guerriers originaires de Thèbes s’avèrent avoir un but : poursuivre l’étrange mage échoué sur l’île des trois jeunes filles et qui les a initiées au délire. De la prison du minotaure jusqu’aux terres des cyclopes et aux palais marins des naïades, cette quête entreprise par les ménades aux confins de la Méditerranée les mènera à découvrir la véritable nature du mage et la raison de la haine que lui vouent les Thébains, mais surtout à se découvrir elles-mêmes à travers les épreuves, jusqu’à atteindre liberté et connaissance de soi.
Je l’avoue, rares sont les auteurs français s’inspirant de la mythologie grecque. Mais, j’ai été ravie d’en trouver, de voir que de nouvelles publications ont été faites cette année dans ce domaine… Malheureusement, Les Ménades a été une horreur à lire.
L’auteur s’inspire largement de la Grèce antique et de sa mythologie. Les Ménades sont des femmes qui font partie du cortège du dieu Dionysos et/ou qui célèbrent ses mystères. Le lien avec les trois personnages principaux est leur volonté farouche de vivre libre. En effet, elles avaient pour habitude de danser, chanter et faire du bruit dans les forêts et les montagnes. L’univers est fouillé et largement documenté. Cependant, ça ne fait pas tout.
J’ai eu beaucoup de mal à m’intéresser aux personnages principaux, trois jeunes filles qui cherchent à casser les codes où elles sont enfermées, à briser les carcans de la société grecque antique. Cette dernière les oblige à être obéissantes, à se soumettre à leur famille, puis à leurs futurs maris. Leur soif de liberté et d’indépendance les met quelque peu à la marge de la communauté de leur petite île. Pourtant, ces aspects de leurs personnalités ne m’ont pas du tout charmé. Il faut dire que les rares fois où elles parlent, il y a quelque chose de vulgaire qui en sort, et qui est totalement inutile. Ça n’apporte rien à l’intrigue, qui est déjà bien assez dure à suivre.
En effet, le style dessert totalement cette histoire qui aurait pu être résolument épique, une nouvelle odyssée féminine avec des personnages forts. C’est pompeux et alambiqué à souhait et une absolue horreur à lire. Les phrases sont beaucoup trop longues et le lecteur inattentif pourra vite en perdre le fil. Il y a des envolées pseudo-lyriques parfois interminables, mais surtout creux.
Ce roman est la version littéraire de quelqu’un qui aime s’entendre parler, donnant ainsi une intrigue lourde au style indigeste. Impossible de rentrer dedans et les personnages n’y aident pas du tout. Finalement, il m’a été impossible de me plonger pleinement dedans. J’ai eu le sentiment que l’auteur rejetait toutes mes tentatives de rentrer dans l’histoire. Il faut rester à la fenêtre et juste entrevoir ce qu’il se passe.
J’ai très rapidement lâché l’affaire et Les Ménades est clairement le pire livre que j’ai pu lire pour ce thème autour de la mythologie grecque et de ses inspirations. C’est le roman à fuir !