Culture / Hades & Persephone, A touch of darkness (1) de Scarlett St Clair

Hades & Persephone, A touch of darkness (1) • Scarlett St Clair • 2019

Persephone is the Goddess of Spring by title only. The truth is, since she was a little girl, flowers have shriveled at her touch. After moving to New Athens, she hopes to lead an unassuming life disguised as a mortal journalist. Hades, God of the Dead, has built a gambling empire in the mortal world and his favorite bets are rumored to be impossible. After a chance encounter with Hades, Persephone finds herself in a contract with the God of the Dead and the terms are impossible: Persephone must create life in the Underworld or lose her freedom forever. The bet does more than expose Persephone’s failure as a goddess, however. As she struggles to sow the seeds of her freedom, love for the God of the Dead grows—and it’s forbidden.

J’inaugure ce mois dédié à Perséphone et Hadès par cette romance de Scarlett St Clair qui a fait parler d’elle l’année dernière. Les trois tomes ont été publiés en français chez Hugo Publishing. Elle a publié deux séries autour de ces deux personnages mythologiques, Hadès & Perséphone dont je présente aujourd’hui le premier tome et la saga autour d’Hadès, qui semble être une réécriture de l’autre série, mais du point de vue du dieu des Enfers.

L’auteur propose une réécriture moderne du mythe d’Hadès et de Perséphone, où les principaux éléments sont présents, mais pas tous non plus. Un des grands changements est que l’enlèvement se transforme en un contrat passé entre le dieu et la jeune déesse, quelque peu naïve, lors d’une soirée dans une boîte de nuit détenue par Hadès. Les pouvoirs de Perséphone sont également différents, sans pour autant que ce point m’ait réellement dérangé outre mesure, car ils s’intègrent plutôt bien dans ce nouvel univers développé par Scarlett St Clair.

J’ai globalement. apprécie le monde qu’elle déploie dans ce premier tome, où une nouvelle Grèce voit le jour. L’inspiration de l’Antiquité et de la mythologie est bien présente et intégrée dans le monde moderne. Les dieux de l’Olympe deviennent des célébrités, des magnats de la presse ou propriétaires d’empires immobiliers ou liés aux boîtes de nuit. L’auteur essaie tout de même de garder un lien et leurs pouvoirs ainsi que leurs nouvelles dans cette nouvelle Athènes, où dieux et humains se côtoient.

Il est dommage, en revanche, que le tout reste très centré sur l’univers de Hadès, l’un de ces clubs et son royaume des Enfers. Perséphone permet une légère introduction au monde humain et à la manière dont il interagit avec les dieux. Cependant, elle garde tout de même un point de vue privilégié, car elle est elle-même une déesse mineure, certes, mais qui a tout de même fréquenter des dieux et des déesses de New Olympie. J’aurai aimé un peu plus de développements.

En effet, j’ai l’impression que ce monde se cantonne dans une bulle où uniquement les deux personnages principaux évoluent. Je n’ai pas eu le sentiment que le monde évolue en même temps qu’eux, un comme dans les deux premiers Sims ou une pièce de théâtre où les personnages secondaires arrivent des coulisses où ils attendaient patiemment. Je reste un peu frustrée de ce point de vue, mais je comprends que ce ne soit pas le but de l’auteur.

A touch of darkness est une romance qui puise son inspiration au sein de la mythologie grecque, et notamment des souverains des Enfers. D’autres personnages auraient pu prendre leur place, comme Lucifer, par exemple, que cela n’aurait rien changé. Je l’avoue, par certains aspects, ce roman m’a fait penser à la série du même nom avec Tom Ellis dans le rôle principal.

Toutefois, mon intérêt pour l’histoire et les personnages m’a étonnée. Les romances, même historiques, ne sont pas les ouvrages vers lesquels je me dirige facilement. Je ne regarde jamais, par exemple, les nouvelles publications dans ce domaine. Pourtant, celle-ci a tout de suite attiré mon regard, notamment par son aspect mythologique. Je ne pense pas que je l’aurais lu sans cet aspect précis, ce qui est un point positif qui m’a permis de sortir de ma zone de confort.

L’histoire m’a tout de même énormément plu et j’ai été happée dans les premiers chapitres, même si je ne qualifierai pas le roman de coup de cœur non plus. J’ai apprécié le fait que l’histoire d’amour entre Hadès et Perséphone ne se développe pas aussi rapidement que je l’aurais pensé. C’est surtout ce point en particulier qui me dérange dans les romances. Même si tout est relatif, mais ici, le premier baiser et la première scène de sexe n’interviennent que dans le dernier tiers du livre. A touch of darkness reprend également les clichés que l’on peut trouver dans ce genre d’ouvrages sans que cela ne m’ait réellement dérangé outre mesure, même si j’avais conscience de leur présence. J’étais particulièrement dans un bon état d’esprit pour me plonger dans cette lecture et l’apprécier. Il est divertissant, avec des personnages attachants.

Néanmoins, j’ai un petit regret, concernant l’écriture. Le rythme n’est pas toujours égal d’un bout à l’autre du roman. Il démarre plutôt bien, puis le deuxième tiers s’essouffle un peu. L’intrigue se concentre sur des petits riens de la vie de Perséphone qui sont plus ou moins intéressants. Cela reprend de plus belle dans le dernier tiers. La fin n’est pas surprenante. Elle est totalement celle que j’attendais en commençant le livre. J’ai aimé le fait qu’elle soit fermée. Le lecteur peut choisir d’arrêter la série là ou de continuer.

En refermant ce livre, je ne savais pas trop si j’avais envie de continuer ou non la série. Certes, je l’ai apprécié, mais de là à poursuivre…

Culture / Clytemnestra de Constanza Casati

Clytemnestra • Constanza Casati • 2023

You were born to a king, but you marry a tyrant. You stand by helplessly as he sacrifices your child to placate the gods. You watch him wage war on a foreign shore, and you comfort yourself with violent thoughts of your own. Because this was not the first offence against you. This was not the life you ever deserved. And this will not be your undoing. Slowly, you plot.

But when your husband returns in triumph, you become a woman with a choice.

Acceptance or vengeance, infamy follows both. So, you bide your time and force the gods’ hands in the game of retribution. For you understood something long ago that the others never did.

If power isn’t given to you, you have to take it for yourself.

Le mois de juin est consacré aux dernières années de la guerre de Troie où à certains personnages emblématiques de l’après, comme Clytemnestre, la femme d’Agammemnon. J’ai redécouvert cette dernière à travers des romans dédiés à sa sœur, Hélène, et où je l’ai trouvé beaucoup plus passionnante que cette dernière. Cette nouvelle publication est remontée en flèche dans mes envies de lecture, dont j’adore la couverture en forme de carte de jeu.

Clytemnestra est un roman assez conséquent, qui se consacre à la vie de ce personnage : du début de son adolescence jusqu’à sa chute, en passant par les années de conflit. J’ai apprécié ce roman, mais je ne le qualifierai pas de coup de cœur non plus. En revanche, je pense sincèrement que dans d’autres circonstances, il aurait pu en être un. Ce qui a joué un brin en sa défaveur est le contexte. Depuis le début de l’année, je ne cesse d’enchainer des ouvrages autour de la mythologie grecque, que ce soit des essais ou des réécritures. Je commence doucement à arriver à saturation, notamment autour de la Guerre de Troie. J’ai l’impression d’en avoir fait le tour. Au final, les histoires s’enchaînent et se ressemblent.

Ce roman de Constanza Casati reprend des événements que j’ai déjà lu et relu dans d’autres livres. De ce point de vue, l’intrigue n’apporte pas de réelles surprises. Le lecteur suit simplement la chronologie de la vie de Clytemnestre. Au niveau du rythme, cet aspect a aussi joué sur mon avis final. Il y a de longs chapitres où le rythme est lent, où il ne se passe pas grand chose. À d’autres moments, le tout s’emballe et il est question de trahisons, de décisions difficiles à prendre, de prophéties et de vengeance.

Ce sont ces épisodes qui ont constamment relancé mon intérêt et ma curiosité pour cette intrigue. Cela m’a permis de continuer, en me disant que c’était prometteur pour la suite. Globalement, le rythme est en dents de scie, et je ne lisais que pour ces petits événements passionnants. Malheureusement, ça ne fait pas tout non plus.

Une autre raison qui m’a permis de continuer entre ces pages est justement le personnage principal, Clytemnestre. Sans elle, je pense que j’aurai abandonné depuis bien longtemps la partie. Dès les premières pages, j’ai adoré cette dernière. Elle démontre un fort caractère, tenant tête aux femmes, sachant se battre aussi bien qu’eux voire mieux. Elle est intelligente et elle sait écouter et patienter. Elle ne semble pas attirer par le pouvoir tout de suite, cela vient au fi de l’histoire, et j’ai adoré les changements qui s’opèrent en elle au fur et mesure des trahison et des événements. En tant que lectrice, j’ai trouvé que l’auteur avait fait un travail fantastique avec ce personnage : ses motivations, son caractère et son évolution qui reste compréhensible et très bien justifié.

Ce premier roman de Constanza Casati est prometteur, et je l’ai trouvé vraiment bien écrit. Lu à un autre moment, je l’aurai réellement adoré, notamment grâce à son personnage principal. Je lui redonnerai sûrement une chance dans quelques mois.

Culture / Troie ou la trahison des dieux de Marion Zimmer Bradley

Troie ou la trahison des dieux • Marion Zimmer Bradley • 2004

La princesse Cassandre, fille du roi Priam, prêtresse du temple d’Apollon, a vu l’inexorable avenir : Hector tué par Achille, les Grecs vainqueurs après des années de siège, la ville à feu et à sang, en expiation de l’enlèvement d’Hélène.

Mais comment détourner la marche du destin, comment surmonter l’aveuglement et l’inconséquence des hommes ? Ecartelée entre l’obéissance aux dieux et ses liens avec les humains, Cassandre assistera désespérée à l’accomplissement de la volonté divine. Passions amoureuses, fracas des batailles, héroïsme et violence des combats singuliers, intrigues de palais : l’épopée ancienne devient ici un fabuleux roman historique au rythme haletant, aux couleurs somptueuses.

2023 semble bien partie pour être l’année où je redécouvre les ouvrages de fantasy de Marion Zimmer Bradley. Troie ou la trahison des dieux est mon deuxième cette année, et le dernier du mois de mai (petit retard de publication). Je l’ai trouvé totalement par hasard, car il était dans mes suggestions Audible.

Déjà, j’ai trouvé le point de vue adopté relativement original, même si j’ai déjà lu pas mal de réécritures de la mythologie grecque d’un point de vue féminin. Il y a certaines figures que l’on croise peu, comme Cassandre, princesse de Troie. Elle est toujours en arrière-plan, comme un oiseau de mauvais augure que l’on ne veut pas voir. Or, c’est un personnage que j’ai toujours énormément apprécié et que je trouve passionnant. Lors de ma dernière chronique, je regrettais que l’auteur n’ait pas fait de choix forts pour la narration de son roman. Ce n’est clairement pas le cas ici.

Je comprends totalement le choix de Marion Zimmer Bradley de choisir ce personnage principal. En effet, elle était croyante et pratiquante wiccane, et elle faisait partie d’un important coven de son époque. Mes croyances personnelles rejoignent les siennes, m’intéressant énormément à la wicca, mais étant plus attiré par le paganisme celtique. Elle intègre toujours ses croyances dans ses livres. C’est flagrant dans le Cycle d’Avalon, qui s’y prêtent bien. J’ai été étonnée de le retrouver dans ce roman aussi, mais il y a définitivement des points communs entre les deux.

En effet, le personnage principal est toujours une femme qui a une relation privilégiée avec la Grande Déesse, qui est même évoquée dans ce roman autour de Troie. Cassandra est une prêtresse d’Apollon, tout en étant proche de la Déesse mère. Sous-jacent, il y a aussi l’idée d’une ancienne religion essayant de survivre face à une nouvelle, formée par les dieux de l’Olympe. Cette idée se retrouve aussi dans le Cycle d’Avalon et, bizarrement, dans The Song of Troy de Colleen McCullough. Je ne suis pas allée vérifier, mais ils ont peut-être été écrits à des dates proches, où il y a eu une certaine renaissance des croyances « païennes ». Ce nouvel éclairage m’a également plu.

Cassandre est clairement un personnage que j’ai aimé suivre et auquel je me suis rapidement attachée. J’ai toujours eu une certaine tendresse pour elle à cause de sa malédiction, mais, dans ce roman, elle se révèle plus forte et courageuse que je ne l’ai jamais imaginé ou qu’elle a été présentée jusqu’à maintenant. Elle a moins ce côté victime que j’ai pu voir dans d’autres romans, où elle ne semble pas respectée par ses pairs. J’ai adoré la suivre au fil des pages.

J’ai adoré la plume de l’auteur et ses descriptions. Elle arrive à évoquer tout un monde qui a pris vie devant mes yeux. Elle a une qualité conteuse indéniable. Je me laisse à chaque fois porter par ses histoires et ses héroïnes. Troie ou la malédiction des dieux est encore une belle découverte.

Culture / Daughter of Sparta, Blood of Troy (2) de Claire M. Andrews

Daughter of Sparta, Blood of Troy (2) • Claire M. Andrews • 2022

A year after saving the powers of Olympus by defeating Nyx, the Goddess of darkness, Daphne is haunted by still-looming threats, her complicated feelings for the god Apollo, and the promise she made to the Olympian gods that she would help them again when they called upon her. When their command comes, it is deceptively simple: secure herself a spot as one of Queen Helen’s guards.

Blood of Troy est le deuxième tome d’une trilogie autour de la mythologie grecque et qui présente un certain nombre d’originalité. Le premier tome, dont l’article sera publié dans quelques mois, avait été une belle découverte avec deux/trois personnages principaux attachants, des aventures à travers la Grèce à la rencontre des dieux, héros et monstres, le tout avec de l’action et des rebondissements… J’étais déjà impatiente de lire celui-ci, mais encore plus après avoir adoré le premier. Après avoir refermé Blood of Troy, les deux ne se lisent pas de manière indépendante, il y a une continuité.

L’intrigue démarre très rapidement. Les deux premiers chapitres mettent en place les grandes lignes du contexte, des enjeux pour Daphné et les conséquences de son échec et, après, l’histoire commence. Il n’y a pas réellement de temps de pause, les temps d’actions s’enchaînent à un rythme effréné. Les moments de respiration sont peu nombreux, mais c’est exactement le genre de romans dont j’avais besoin pour me remotiver sur cette thématique annuelle qui me pose quelques soucis depuis le mois dernier. J’avais besoin d’un peu plus de dynamisme et c’est ce que Claire M. Andrews offre avec ce roman. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, sauf à un petit moment, vers le milieu du roman. J’ai eu une petite baisse de régime où l’histoire stagne pendant deux ou trois chapitres. Les personnages m’ont quelque peu ennuyée, et c’est vraiment le seul point négatif de ce roman.

J’apprécie également le fait que cette histoire soit aussi pleine de rebondissements et de révélations. Il y avait des questions qui étaient restées en suspens à la fin du premier tome, notamment sur l’identité du père de Daphné. La révélation de ce secret semble avoir de lourdes conséquences et les dieux de l’Olympe veulent garder ce dernier le plus longtemps possible pour manipuler la jeune femme, malgré l’aide indispensable procurée par cette dernière. Quelques questions importantes seront répondues dans ce deuxième tome et j’ai adoré les avoir. Cela relance l’intérêt du lecteur, et plus particulièrement pour le troisième tome. Maintenant que l’identité du père a été révélée, que va-t-il se passer ? Surtout après la prophétie des Moires… J’ai d’autant plus envie de me plonger dans le dernier livre de la trilogie qui doit sortir prochainement.

J’ai été surprise et un peu déstabilisée par les choix narratifs de l’auteur, au début, concernant la guerre de Troie. Je me demandais sérieusement comment elle allait adapter ce mythe à son intrigue, car dès le départ, il y a de lourds changements par rapport au texte de Homère. Je me suis habituée progressivement à ce que Blood of Troy ne suive pas la trame classique. Le conflit dure dix ans, mais quelques mois voire semaines dans ce livre. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais j’ai fini par m’y habituer et, au contraire, au fur et à mesure, j’attendais de voir comment les éléments principaux de l’histoire allaient être intégrés et développés, et je n’ai pas été déçue. Ils amenaient autant d’actions et de tension que ce que je pouvais espérer. C’est une bonne réinterprétation qui s’intègre parfaitement à l’univers pensé par l’auteur.

J’ai retrouvé avec plaisir le trio principal du premier tome : Daphné, le dieu Apollon et le meilleur ami de la jeune fille, Lykou. Certes, ils forment un triangle amoureux, thème littéraire que je n’apprécie pas forcément en temps normal, mais qui ne m’a pas dérangé outre mesure dans ces livres… Sauf à un passage du roman que j’ai déjà évoqué, où j’ai eu une petite baisse d’intérêt. Le rythme baisse, mais ce moment est aussi celui où j’ai eu envie d’envoyer balader les personnages, surtout Daphné. Elle a eu tendance à m’énerver, car je me suis rendue compte durant ces chapitres à quel point elle pouvait être prétentieuse à se prétendre meilleure que les autres, à la fois au combat, pour la tactique militaire, etc. Tout ça parce qu’elle est en contact direct avec les dieux, que ces derniers lui confient des missions particulières. Elle a également un côté un brin égoïste, car elle demande constamment de l’attention, la reconnaissance de ses pairs et elle est prête à écraser tout le monde, même son frère, qui a besoin de redorer son blason après les évènements du premier tome. Elle fonce tête baissée, sans penser aux conséquences. Il est vrai que ces chapitres en forment l’apothéose et Daphné avait un arrière-goût de Mary-Sue. Cette impression s’est un peu apaisée par la suite.

Comparé au premier tome, Blood of Troy n’est pas totalement un coup de cœur. Il y a eu un passage de quelques chapitres qui m’a laissé une impression un peu plus négative, mais sur plein de points différents. Cependant, je reste partante pour lire le troisième tome de la série, car je m’y suis tout de même bien investie depuis deux/trois semaines.

Culture / Daughters of Sparta de Claire Heywood

Daughters of Sparta • Claire Heywood • 2021

As princesses of Sparta, Helen and Klytemnestra have known nothing but luxury and plenty. With their high birth and unrivaled beauty, they are the envy of all of Greece. But such privilege comes at a cost. While still only girls, the sisters are separated and married to foreign kings of their father’s choosing–the powerful Agamemnon, and his brother Menelaos. Yet even as Queens, each is only expected to do two things: birth an heir and embody the meek, demure nature that is expected of women.

But when the weight of their husbands’ neglect, cruelty, and ambition becomes too heavy to bear, Helen and Klytemnestra must push against the constraints of their society to carve new lives for themselves, and in doing so, make waves that will ripple throughout the next three thousand years.

Daughters of Sparta est le roman autour de Hélène et de Clytemnestre que j’ai préféré jusqu’à maintenant, même si je suis loin de le qualifier de coup de cœur. Je suis soulagée que ce mois d’avril se termine doucement, car la seule lecture qui se rapproche d’un excellent moment pour cette thématique d’avant la guerre de Troie est Pallas, Dans le ventre de Troie que j’ai terminé hier et que je présenterai dimanche.

J’ai tout de même apprécié l’attention accordée au contexte historique. Les dieux n’apparaissent pas physiquement et il est nullement question de leur magie. Ils sont certes évoqués, mais comme la croyance des Grecs de cette époque. De manière générale, j’ai senti que l’auteur avait fait énormément de recherches autour de la Grèce antique, de la condition féminine à cette époque, et de ce qu’on attend d’elles : être de bonnes épouses, et donner le plus d’enfants possibles à leurs maris. Progressivement, les deux sœurs vont rejeter ces diktats, Hélène en refusant d’avoir d’autres enfants après Hermione, encore traumatisée par son accouchement et ne se sentant pas une fibre maternelle. Clytemnestre, elle, adore ses enfants, mais le lecteur sent qu’elle supporte de moins en moins de se soumettre à son mari, et qu’elle aimerait devenir son égal.

Cela reste une histoire classique, qui raconte leur enfance, leurs mariages, puis la guerre de Troie et le retour, ensuite, de leurs maris et de Hélène. C’est une intrigue que j’ai pu lire et relire ce mois-ci, sans jamais voir une proposition réellement originale, à part peut-être chez Amalia Carosella.

Elle met en avant un épisode pu connu de l’enfance de Hélène. Ici, il y a une petite mention d’une rencontre avec Thésée, mais ils sont tous les deux des enfants, qui se sont éloignés pour jouer. Plus tard, devenu jeune homme, Thésée lancera la rumeur comme quoi la jeune fille ne serait plus réellement pure.

Il y a malheureusement des moments de longueurs qui ne m’ont pas aidé à me plonger dans cette intrigue. La partie sur l’enfance des deux personnages principaux a du mal à démarrer. Ça va un peu mieux après leurs mariages et la manière dont elles se font à leurs nouvelles vies, à leurs relations avec leurs maris. Ce sont ces passages précis que j’ai trouvé intéressants, car ils montrent les germes de leurs destins : pourquoi l’une est partie avec un prince étranger et pourquoi Clytemnestre assassinera son mari. Il y a une petite évolution du personnage de Hélène, mais qui garde tout de même un caractère très enfantin, peu consciente des conséquences de ses actes et avec le sentiment que tout lui sera toujours pardonné grâce à sa beauté. J’ai aussi trouvé que Clytemnestre se dévoile être un personnage des plus intéressant, quoique plus effacé dans ce roman que dans ceux que j’ai pu lire.

J’avais lu d’excellentes critiques sur ce roman, mais, malheureusement, je suis totalement passée à côté de cette lecture. Il est sorti en français l’année dernière sous le titre, Nous, filles de Sparte. Claire Heywood a publié un autre livre en début d’année, The Shadow of Perseus, qui sera parfait pour le mois de décembre dédié à Méduse.

Culture / Wrath Goddess Sing de Maya Deane

Wrath Goddess Sing • Maya Deane • 2022

Achilles has fled her home and her vicious Myrmidon clan to live as a woman with the kallai, the transgender priestesses of Great Mother Aphrodite. When Odysseus comes to recruit the « prince » Achilles for a war against the Hittites, she prepares to die rather than fight as a man. However, her divine mother, Athena, intervenes, transforming her body into the woman’s body she always longed for, and promises her everything: glory, power, fame, victory in war, and, most importantly, a child born of her own body. Reunited with her beloved cousin, Patroklos, and his brilliant wife, the sorceress Meryapi, Achilles sets out to war with a vengeance.

But the gods–a dysfunctional family of abusive immortals that have glutted on human sacrifices for centuries–have woven ancient schemes more blood-soaked and nightmarish than Achilles can imagine. At the center of it all is the cruel, immortal Helen, who sees Achilles as a worthy enemy after millennia of ennui and emptiness. In love with her newfound nemesis, Helen sets out to destroy everything and everyone Achilles cherishes, seeking a battle to the death.

Le mois d’avril est dédié aux événements se déroulant avec la Guerre de Troie, mais il est vrai que la plupart de ceux que j’ai pu présenter jusqu’à maintenant auraient également pu être rangés avec ceux se déroulant pendant et après le conflit. Le seul qui se déroule réellement avant est Helen of Sparta d’Amalia Carosella. Ce roman de Maya Deane se situe, pour sa majorité, durant le conflit, mais son point de départ est intéressant.

En effet, l’auteur part d’un épisode peu connu de la vie d’Achille. Il n’est pas présent dans le poème de Homère, mais dans d’autres, plus tardifs. La mère du héros, la déesse Thétis, a envoyé son fils sur l’île de Skyros pour éviter qu’il soit retrouvé et parte pour Troie, et à la rencontre de son destin funeste. Il se cache alors parmi les suivantes des filles du roi Lycomède, en se déguisant en fille. Toutefois, le rusé Ulysse découvre le subterfuge et Achille est obligé d’embarquer pour Troie.

Maya Deane va encore plus loin, car elle fait de cette île un véritable havre de paix pour les personnes transgenres, dont Achille fait partie dans son histoire. Iel se cache, en effet, pour ne pas révéler sa véritable identité, tout en pouvant vivre sa vérité. Iel verra son vœu finalement se réaliser grâce à l’intervention de la déesse Athéna. J’ai trouvé ce changement intéressant que de faire de ce personnage mythologique un personnage transgenre et de redécouvrir cette histoire de ce point de vue. C’est ce que j’aime dans les réécritures, de voir comment les auteurs contemporains se réapproprient ces mythes et légendes.

Malheureusement, malgré quelques originalités par rapport à l’histoire originelle, ce roman a été une énorme déception que j’ai rapidement abandonnée pour plusieurs raisons dont certaines d’entre elles sont liées. Premièrement, même si j’ai apprécié que Maya Deane essaie de mettre en avant le véritable contexte historique, géo-politique de cette région en parlant des Égyptiens, des différents royaumes grecs, des Hittites, etc, ça ne fonctionne absolument pas avec son histoire.

Pourquoi ? Elle change énormément de choses par rapport aux mythes, et en donnant à l’intrigue un aspect fantastique très prononcé. De l’autre, il y a une volonté de se rapprocher de la vérité historique de cette époque créant un trop grand décalage, car les éléments n’arrivent pas à se fondre dans un tout cohérent.

Globalement, j’ai l’impression que l’auteur essayait en même temps de montrer l’étendue de ses connaissances sur l’Antiquité grecque, les textes anciens et pas seulement Homère, le grec ancien. Elle insiste beaucoup sur les variations de genre pour les prénoms des différents héros et personnages, notamment ceux qui ont changé de sexe par rapport à l’Iliade. C’est redondant et n’apporte rien de plus à l’intrigue. Elle en fait beaucoup trop à ce sujet, et cela dessert totalement le tout.

Surtout que le démarrage m’a posé quelques difficultés qui ne se sont pas améliorées par la suite. Je n’ai jamais réussi à pleinement me plonger dans cette histoire. Il y a certaines lenteurs qui me sont apparu totalement inutiles, et ont plus tendance à perdre le lecteur. Pourquoi changer le panthéon grec en entier, les relations entre eux, leurs rôles et ce qu’il représente si cela n’apporte rien à l’histoire ? Quel est l’intérêt ? Je n’ai pas de réponse, mais pourquoi alors vouloir réécrire un mythe et non imaginer une nouvelle histoire. Il y a certaines choses que le lecteur peut espérer retrouver. Pour moi, le fait de faire d’Achille un personnage féminin suffisait amplement comme changement.

J’ai rapidement abandonné ce roman, qui est une des pires réécritures que j’ai pu lire jusqu’à maintenant. Il a été aussitôt oublié une fois cette chronique écrite, et il me reste juste l’impression d’avoir perdu mon temps. Les lectures de ce mois ne sont définitivement pas terribles, et j’essaie tant bien que mal depuis quelques jours d’écrire mon avis pour Daughters of Sparta de Claire Heywood.

Culture / Helen of Troy de Margaret George

Helen of Troy • Margaret George • 2006

Daughter of a god, wife of a king, prize of antiquity’s bloodiest war, Helen of Troy has inspired artists for millennia. Now, Margaret George, the highly acclaimed bestselling historical novelist, has turned her intelligent, perceptive eye to the myth that is Helen of Troy.

Margaret George breathes new life into the great Homeric tale by having Helen narrate her own story. Through her eyes and in her voice, we experience the young Helen’s discovery of her divine origin and her terrifying beauty. While hardly more than a girl, Helen married the remote Spartan king Menelaus and bore him a daughter. By the age of twenty, the world’s most beautiful woman was resigned to a passionless marriage until she encountered the handsome Trojan prince Paris. And once the lovers flee to Troy, war, murder, and tragedy become inevitable. In Helen of Troy, Margaret George has captured a timeless legend in a mesmerizing tale of a woman whose life was destined to create strife and destroy civilizations.

Je continue mon exploration du personnage de Hélène avec un deuxième roman, écrit par Margaret George et publié en français en deux tomes. J’espère pouvoir présenter un troisième la semaine prochaine, si j’arrive à finir Daughters of Sparta de Claire Heywood d’ici-là. Mais ce n’est pas encore gagné. Cela fait un peu plus de deux semaines que j’y suis dessus, et j’ai péniblement dépassé les cent pages.

Dans ce roman, l’auteur évoque la vie de Hélène, de son enfance jusqu’à la mort de son époux Ménélas, tout en passant par les dix années que durera la Guerre de Troie. C’est un personnage qui a tout de même eu une vie mouvementée et, même si ce n’est pas forcément le personnage que je préfère dans ce récit, je pense qu’i y a tout de même matière à faire quelque chose d’intéressant avec elle. Son enlèvement ou sa fuite est tout de même le démarrage d’un des plus grands poèmes épiques de notre histoire. Malheureusement, ce roman est encore loin d’avoir réussi à me convaincre.

Au niveau de l’écriture, il m’a clairement manqué quelque chose, notamment une touche de dynamisme. J’ai trouvé le roman assez plat, il y a peu d’actions avant le début de la Guerre de Troie, et j’ai ressenti un profond ennui à la lecture. J’ai arrêté alors que je dépassais enfin les deux cent pages. Néanmoins, j’avais encore le sentiment que la lecture allait être encore longue jusqu’au début du conflit, et je m’ennuyais déjà profondément. La version que je lisais comportait plus de sept cent pages et, au regard des nombreuses longueurs qui se présentaient, j’avais de moins en moins le courage de continuer.

S’est ajoutée également l’impression de ne pas redécouvrir l’histoire. Margaret George n’apporte pas un éclairage nouveau sur ce récit. Elle suit le fil classique, et je ne pense pas qu’elle évoque l’enlèvement de Hélène par Thésée, par exemple. Finalement, cela donne un roman un peu morne, sans réelle surprise. J’aurai souhaité un peu plus de mystères. Il me manquait quelque chose dans l’écriture pour me happer dans cette histoire. Les nombreuses longueurs ne m’ont pas aidé non plus à me plonger dans ce récit.

Par ailleurs, je n’ai pas accroché à cette version de Hélène. L’auteur essaie de la montrer forte et sûre de ses choix, mais j’ai trouvé que cela sonnait faux. Personnellement, je l’ai trouvé plutôt lisse et fade, mais surtout passive. Elle fait pâle figure par rapport à sa sœur, Clytemnestre. Elle a déjà fort un caractère, aime le pouvoir. Le lecteur peut déjà sentir qu’elle est prête à tout. C’est un personnage que je commence de plus en plus à apprécier et à trouver intéressant, sur lequel j’ai vraiment envie de lire. Toutefois, j’ai apprécié que, dans ce livre, Hélène ne passe pas non plus son temps à se plaindre de sa beauté, que personne ne la prenne au sérieux, etc.

Encore un roman autour du personnage de Hélène qui est une déception. Je les ai accumulé sur les ouvrages lus pour ce mois-ci, sur des événements liés à la Guerre de Troie, mais avant. Peut-être un petit moment d’essoufflement, ce qui est fort probable également.

Culture / Helen of Sparta (1) d’Amalia Carosella

Helen of Sparta (1) • Amalia Carosella • 2015

ong before she ran away with Paris to Troy, Helen of Sparta was haunted by nightmares of a burning city under siege. These dreams foretold impending war—a war that only Helen has the power to avert. To do so, she must defy her family and betray her betrothed by fleeing the palace in the dead of night. In need of protection, she finds shelter and comfort in the arms of Theseus, son of Poseidon. With Theseus at her side, she believes she can escape her destiny. But at every turn, new dangers—violence, betrayal, extortion, threat of war—thwart Helen’s plans and bar her path. Still, she refuses to bend to the will of the gods.

Hélène de Sparte et de Troie n’est pas forcément le personnage de la mythologie grecque que j’apprécie le plus, je l’avoue. Je pense que la vision négative que je peux avoir d’elle tient aux livres et aux films que j’ai pu voir et où elle est souvent qualifiée uniquement par sa beauté. À part ça, elle semble être une coquille vide. J’allais un peu à reculons dans cette lecture. Helen of Sparta est le premier tome d’une duologie qui n’a pas été traduite en français.

Ce livre a été intéressant pour deux raisons principales, mais qui seront toutefois fortement nuancées. Globalement, je ne ressors pas totalement convaincue par ce livre. En premier lieu, je me suis tournée vers ce roman, car il évoque une partie de l’histoire de Hélène qui est bien moins connue, voire parfois ignorée. En effet, elle est surtout connue pour son enlèvement par Pâris, prince de Troie, ou sa fuite avec lui, selon les versions, provoquant ainsi le déclenchement de la guerre de Troie. Hélène est la fille de Zeus et Léda, une mortelle, et la légende veut qu’elle soit née en sortant d’un œuf. Elle est également la sœur de Clytemnestre, épouse d’Agammemnon. Cette dernière assassinera son époux, en représailles du sacrifice de leur fille aînée Iphigénie, sacrifice demandé par les dieux pour favoriser le départ pour Troie des navires grecs.

Cependant, elle a aussi croisé la route d’un autre héros grec, puisque dans sa jeunesse, elle a été enlevée par Thésée, roi d’Athènes. Ce dernier est également connu pour le rapt de la reine des Amazones. Il a tué le Minotaure et a ramené Ariane avec lui, avant de l’abandonner sur une île où elle deviendra la compagne du dieu Dionysos. Thésée épousera ensuite la sœur d’Ariane, Phèdre, qui a aussi connu un destin tragique. En effet, elle se suicidera après avoir accusé son beau-fils, Hippolyte, de l’avoir violé. Ça fait un sacré portrait de ce héros… et pas un des plus positifs.

C’est une des raisons pour lesquelles je n’ai pas apprécié la vision que propose Amalia Carosella de ce personnage masculin. Il est très lisse et semble parfait à tout point de vue. Il est beaucoup trop montré sous un beau jour. Il est loin du beau parleur qui s’impose, comme dans le roman de Jennifer Saint, Ariadne, où elle le dépeint littéralement comme le « roi des connards », désolée de l’expression, mais elle est de mise. Ou alors il cache bien son jeu dans ce premier tome, mais ce n’est pas l’impression que j’ai eu à l’écoute. Par exemple, quand est évoquée la reine des Amazones, il n’est absolument pas question d’enlèvement ou de viol, mais les deux sont tombés amoureux et elle a décidé de s’enfuir avec lui, ce qui semble peu probable au regard de ce qu’est profondément une Amazone. Au final, j’ai eu beaucoup de mal avec cette version des faits.

Je comprends l’effet recherché par l’auteur. Elle le met à part des autres personnages masculins, notamment Agammemnon et son frère, Ménélas, qui finira par épouser Hélène. Thésée est mis sur un piédestal, notamment car il ne semble pas être attiré uniquement par la beauté de la jeune fille, mais par son esprit. Il semble respectueux de son bien-être et de son consentement. Pour moi, cela me paraît si peu crédible, et le personnage n’en est pas devenu plus sympathique pour autant. J’aurai aimé un personnage plus nuancé que ce que l’auteur propose.

La deuxième raison pour laquelle j’ai pu trouver ce roman intéressant est que Hélène en est le personnage principal. Elle est souvent vue comme un personnage passif et sous le prisme de sa beauté. Amalia Carosella a décidé d’en montrer la réalité et le poids. La jeune fille n’en est pas fière, ni reconnaissante. Elle rend les hommes fous de désir, qu’ils en oublient son consentement. Il y a d’ailleurs une scène de viol dans le roman. Hélène est vraiment vue et traitée comme un trophée, un objet par les différents rois de Grèce. Elle se bat contre cette perception qu’ils ont d’elle, mais sans grand succès. Elle aimerait faire entendre sa voix, surtout par rapport à un des rêves récurrents qu’elle fait où elle voit une fille en feu et en sang. Il s’agit d’une prédiction de la future guerre contre Troie.

Encore une fois, je suis déçue par cet autre personnage principal. J’aurais aimé voir une jeune fille un peu plus forte, qui prend réellement en main son destin. Dans ce livre, elle semble plutôt attendre que son prince charmant, ou héros grec, vienne la sauver. J’ai vraiment eu le sentiment qu’elle passait son temps à se plaindre et geindre que personne ne lui demande son avis, ne la prenne au sérieux ou n’écoute sa prophétie. Elle radote autour du poids de sa beauté. Cet aspect du livre est extrêmement redondant, car c’est littéralement tout le temps. Supprimer ces passages et il ne doit pas rester grand chose. Il y a un peu d’actions, mais cela reste pauvre de ce côté. J’ai souvent ressenti pas mal d’ennui pendant mon écoute. Heureusement, je n’avais pas besoin d’être concentrée dessus tout le temps. J’ai vraiment eu du mal avec ce personnage de Hélène.

De manière générale, je n’ai pas réussi à m’investir dans les deux personnages principaux et leur histoire d’amour. Hélène a quand même quatorze ans quand le roman commence et Thésée, quarante-huit. Je sais que c’était totalement acceptable pour la Grèce antique. Amalia Carosella décrit la jeune fille de manière très mature, et dans ma tête, j’avais du mal à lui donner cet âge. Elle semblait plutôt avoir vingt ans, voire vingt-cinq. Le lecteur en oublierait presque que c’est une toute jeune adolescente dont il est question. De plus, l’auteur essaie tant bien que mal de nous faire croire que la relation entre Thésée et Hélène n’est nullement basée sur le physique de cette dernière, mais sur un respect mutuel et la reconnaissance que l’autre fera un excellent souverain. Cependant, malgré les efforts de l’auteur, ce n’est pas assez.

Je suis tout de même venue à bout de ce roman, mais non sans mal. Je me demandais comment (et surtout quand) l’histoire allait se terminer. J’avais une idée claire en tête, connaissant déjà cette histoire, et je n’ai pas eu de réelles surprises quand j’y suis enfin arrivée. Mon attente portait plus sur le rythme qui allait être adopté et la manière dont elle allait amener le renversement de situation. Tout au long de ce premier tome, le rythme s’est révélé très lent, parfois trop. Or, elle précipite sa fin en un chapitre, donnant un côté un peu trop abrupte, à mon goût. Je ne la qualifierai pas de cliffhanger non plus. Outre le manque de surprise, elle ne m’a pas donné une envie irrésistible de me plonger dans la suite.

J’ai déjà le deuxième tome à ma disposition. J’avais également prévu de le lire et de le présenter ce mois-ci, dédié à ce qui se déroule avant la guerre de Troie. Cependant, rien n’est moins sûr. Je n’ai guère apprécié les deux personnages principaux, le style d’écriture… J’ai déjà l’impression de savoir ce qui va se dérouler dans celui-ci.

Culture / The ancient Greek hero in 24 hours de Gregory Nagy

The ancient Greek hero in 24 hours • Gregory Nagy • 2013

The ancient Greeks’ concept of “the hero” was very different from what we understand by the term today, Gregory Nagy argues—and it is only through analyzing their historical contexts that we can truly understand Achilles, Odysseus, Oedipus, and Herakles.

In Greek tradition, a hero was a human, male or female, of the remote past, who was endowed with superhuman abilities by virtue…

La figure du héros au sein de la mythologie grecque est fascinante. Ils présentent des points communs, peu important dans quel contexte ils s’insèrent. Gregory Nagy est un professeur de Harvard, spécialisé dans ce domaine. Son essai, The ancient Greek hero, est un ouvrage que j’ai eu envie de lire pendant un moment et il n’est pas totalement ce à quoi je m’attendais.

En effet, cet ouvrage est en réalité un cours qu’il dispensait à l’université de Harvard. De mon année au Trinity College de Dublin, je garde en tête ce document qui était fourni à chaque début de semestre. Il retraçait, semaine par semaine, les sujets qui seront abordés en cours, parfois avec un rapide résumé, et/ou du vocabulaire important. J’y trouvais aussi une bibliographie soit générale soit spécifique en fonction des thématiques abordées, des extraits de texte qui seront étudiés en cours. Il y avait aussi différents sujets de dissertation, etc. Très clairement, cet essai me fait penser à ce type de document, en plus développé. Le format s’en rapproche énormément.

Il n’y a pas forcément les sujets des essais, mais l’ouvrage commence par l’heure 0 qui est une grosse introduction à ce cours sur les héros grecs. Il introduit son sujet dans le temps et l’espace, les principales problématiques, les sujets abordés, heures par heures, les questions de définitions et de traduction, etc. Comme un véritable cours à l’université.

Ensuite, chaque heure va être dédiée à une notion bien précise autour de la figure du héros grec. Je ne m’attendais pas à ce que ce livre soit universitaire à ce point, et donc avec une organisation très rigide. Dans la manière dont il est écrit, j’ai eu l’impression d’avoir Gregory Nagy me donner une leçon. Il y a un côté très note de cours, avec problématique et annonce de pain, renvoi à certaines heures, à certains textes…

C’est un aspect de cet essai qui m’a plu et déplu en même temps. Il y a de nombreux passages complexes où la rigueur universitaire était la bienvenue pour les explications et d’autres, où, justement, c’était un peu trop. C’est clairement l’ouvrage le moins accessible que j’ai pu lire pour ce rendez-vous annuel. J’ai pourtant l’habitude de ce type d’ouvrages, mais celui-ci m’a tenu en échec. La raison principale n’est pas le niveau de langue, mais certaines discussions. Je n’ai jamais fait de grec ancien et cela m’a porté préjudice durant ma lecture, car il discute énormément de la traduction de certains mots ou phrases, de leurs significations et de leurs subtilités. C’est un sujet que je ne maîtrise absolument pas et ça a joué sur ma lecture.

Je n’ai pas réussi à le terminer, et je le regrette un peu, car le sujet me passionnait énormément. Mais j’ai été mise en échec par le contenu. La couverture m’a laissé penser qu’il s’agissait d’un essai plus accessible.

Culture / The war that killed Achilles, The true story of Homer’s Iliad and Odyssey de Caroline Alexander

The war that killed Achilles, The true story of Homer’s Iliad and Odyssey • Caroline Alexander • 2009

Written with the authority of a scholar and the vigor of a bestselling narrative historian, The War That Killed Achilles is a superb and utterly timely presentation of one of the timeless stories of Western civilization. As she did in The Endurance and The Bounty , New York Times bestselling author Caroline Alexander has taken apart a narrative we think we know and put it back together in a way that lets us see its true power. In the process, she reveals the intended theme of Homer’s masterwork-the tragic lessons of war and its enduring devastation.

The war that killed Achilles est un des derniers essais que j’ai pu lire autour de Homère et de ses écrits. Globalement, ces derniers se ressemblent. Ils évoquent, avec des arguments plus ou moins différents, ce qui a interpellé les auteurs durant leurs lectures de l’Iliade et de l’Odyssée et pourquoi ce sujet passionne encore.

Les ouvrages que j’ai pu présenter jusqu’à maintenant évoquent plutôt des discussions autour de la véracité du récit, quelle société a produit une telle histoire, mais aussi celle qui est évoquée dans ces deux œuvres… Caroline Alexander a plutôt choisi comme fil rouge la figure d’Achille, là où d’autres ont préféré Hector, par exemple.

J’ai apprécié qu’elle essaie de montrer de ce héros grec un visage un peu plus humain qu’il ne peut avoir aux premiers abords. Il n’est pas seulement un guerrier en quête de reconnaissance et à vouloir inscrire son nom dans l’Histoire, quitte à connaître une vie courte et une fin tragique.

Caroline Alexander en fait un héraut de l’injustice. En effet, elle met énormément l’accent sur le fait qu’Achille s’est retiré du conflit à cause du comportement du roi des Grecs, Agamemnon. Ce dernier est dépeint comme un homme cruel et abusif, prenant des décisions arbitraires et égoïstes. Au contraire, Achille est décrit comme un juste, ayant le sens de l’honneur.

Cependant, je n’ai pas toujours été d’accord avec ses interprétations. Il y a tout de même beaucoup de violence et de colère dans ce personnage. Il est également égoïste, il se retire du combat surtout parce qu’il a été personnellement lésé. Elle l’excuse et semble l’occulter dans cet essai et c’est dommage.

Par ailleurs, The war that killed Achilles semble parfois dépasser la simple dichotomie entre planification de la guerre et du destin tragique des héros et un pamphlet contre la guerre et ses ravages. Elle développe d’autres pistes intéressantes autour des raisons qu’ont les soldats de suivre un chef injuste et cruel, qu’elles sont les raisons pour se battre… Il y a certaines réflexions qui m’ont rappelé un autre essai que j’aimerais lire, War, How conflicts shaped us de Margaret MacMillan.

Pour autant, même s’il y a eu des réflexions qui m’ont plu, je n’ai pas apprécié outre mesure ce livre. Je ne pense pas que cela ait un lien avec le fond ou le style d’écriture. J’ai lu trois ouvrages au sujet relativement proche en peu de temps. Il avait peut-être un côté redondant. Encore Homère, encore l’Iliade, encore l’Odyssée. Il a été l’ouvrage de trop, mais ce n’est pas contre lui. Je suis certaine que si je le relis dans quelque temps, je l’apprécierais plus facilement.