Culture / Her Majesty’s Royal Coven (1) de Juno Dawson

Her Majesty’s Royal Coven • Juno Dawson • 2022

At the dawn of their adolescence, on the eve of the summer solstice, four young girls–Helena, Leonie, Niamh and Elle–took the oath to join Her Majesty’s Royal Coven, established by Queen Elizabeth I as a covert government department. Now, decades later, the witch community is still reeling from a civil war and Helena is now the reigning High Priestess of the organization. Yet Helena is the only one of her friend group still enmeshed in the stale bureaucracy of HMRC. Elle is trying to pretend she’s a normal housewife, and Niamh has become a country vet, using her powers to heal sick animals. In what Helena perceives as the deepest betrayal, Leonie has defected to start her own more inclusive and intersectional coven, Diaspora. And now Helena has a bigger problem. A young warlock of extraordinary capabilities has been captured by authorities and seems to threaten the very existence of HMRC. With conflicting beliefs over the best course of action, the four friends must decide where their loyalties lie: with preserving tradition, or doing what is right.

J’adore tout ce qui touche aux sorcières et à la magie. Cependant, je n’ai pas encore trouvé un roman qui m’a laissé un souvenir impérissable sur ces thématiques, à part peut-être le premier roman d’Alexis Henderson, The year of the witching. Cette lecture remonte déjà à quelques années, et j’avais quelques espoirs pour celui-ci.

Déjà, l’univers magique avait de quoi me charmer avec certains points qui me rappelaient d’autres ouvrages que j’ai beaucoup aimé : Rivers of London de Ben Aaronovitch et The left-handed booksellers of London de Garth Nix. L’action continue de se développer entre Londres et une autre ville de Grande-Bretagne dont j’ai oublié le nom (possiblement Manchester). J’ai tout de suite adhéré à l’idée d’un coven officiel de la reine qui m’a donné des envies de sociétés secrètes et d’espionnage magique… Toutefois, je suis restée sur ma faim de ce point de vue.

En effet, le développement de ce monde reste relativement pauvre, à mon goût. Au niveau de la narration il n’y a pas un personnage qui découvre progressivement ce nouveau monde. Les personnes que l’on suit sont dans ce dernier, en font partie depuis leur tendre enfance et appartiennent à des dynasties de sorcières depuis des générations. De ce fait, en tant que lectrice, je souhaitais avoir des éléments d’informations sur cet univers, les covens, cette guerre qui semble faire rage dans l’ombre, mais dont on ne sait rien. Il y a des événements qui sont évoqués, mais rapidement mis de côté. Aucune explication n’est donnée, sous-entendant qu’on pourrait potentiellement revenir dessus… Mais à quel moment ?

Le seul aspect que j’ai trouvé amplement développé est le coven de Leonie. Ce dernier est un rassemblement dissident mais inclusif. Son rôle et ses missions sont bien plus décrits que ceux du coven officiel de la reine, qui reste malheureusement un mystère alors qu’il est normalement au cœur de l’intrigue.

J’aurais vraiment adoré avoir des informations au fur et à mesure. Je pense que j’aurais mieux compris les enjeux, pourquoi le coven de la reine semble si intéressée par Theo, pourquoi certaines d’entre elles l’ont quitté… Par ailleurs, ces mystères qui planent n’apportent pas plus de suspens.

Ce qui est d’autant plus dommage que l’auteur accumulait les bonnes idées, même s’il y avait quelques clichés propres à la littérature fantastique. Il est question d’une prophétie autour d’un enfant aux pouvoirs exceptionnels. Ce dernier va déterminer le sort du monde, car il est le seul qui peut réveiller un démon prêt à tout détruire. Ce sont autant d’éléments qui auraient pu me plaire, mais dont l’exécution ne m’a pas totalement enchanté. Je l’ai déjà évoqué, mais le manque de suspens et de tension a quelque peu joué en sa défaveur. L’écriture reste trop adolescente à mon goût, alors que les personnages principaux sont des adultes. Il y avait matière à mettre en place un univers plus sombre.

Je n’ai pas vraiment accroché aux personnages principaux, ce groupe d’amies et de sorcières que le temps a éloigné et placé sur des chemins différents. J’ai eu quelques difficultés à les fixer dans mon esprit. La seule qui sort du lot est Helena. C’est celle dont je me suis le plus rapidement souvenue, car elle est la grande prêtresse du coven royal et que son rôle est inlassablement répété. Ce n’est pas grâce à son caractère ou autre. L’autre personnage dont je me souviens est Leonie. J’ai apprécié cette dernière, qui apporte une pointe de diversité, mais j’ai trouvé que l’auteur en faisait un peu trop un faire-valoir pour les minorités.

Je reste déçue par ce roman sur lequel j’avais quelques espoirs… Le deuxième tome, The Shadow Cabinet, est sorti, mais ça sera sans moi, pour le coup. Je repars à la recherche d’un roman autour des sorcières qui soit un coup de cœur absolu…

Culture / Mini-chroniques #4. Spécial 2022, Deuxième partie

Quand le commissaire Brunetti reçoit une collègue de sa femme inquiète pour son fils Alessandro qui se drogue, ce sont le père de famille et le policier qui se mobilisent aussitôt en lui. Au même moment, un homme est retrouvé au pied d’un pont, gravement blessé : le père d’Alessandro. Aucun témoin ni indice, et pourtant Brunetti fait le lien avec les addictions de son fils. Cependant, informations contradictoires et même mensonges le déroutent.

Aidé de la belle commissaire Griffoni et de l’astucieuse signorina Elettra, il mène son enquête dans un réseau de mystérieux indices du monde de la drogue, de transactions souterraines et d’une attaque scandaleuse, jusqu’à dévoiler une vérité insoupçonnée sur de sombres crimes.


J’ai trouvé ce livre par hasard à Emmaüs et le résumé m’avait tout de suite plu, car il rentrait parfaitement dans ma thématique annuelle autour des universités, lycées présentant un danger. Malheureusement, ce que cette quatrième de couverture met en avant n’est qu’une toute petite sous-intrigue d’une enquête toute autre. La première déception passée, ce roman s’est révélé agréable et prenant, rythmé. C’est clairement le type de policiers divertissants et sans prise de tête, avec ses petits défauts aussi. En effet, la résolution du crime semble rapide et sans un véritable enquête, autres que les recherches de l’assistante. En gros, il aurait suffi de lire les deux trois premiers et derniers chapitres que ça n’aurait rien changé. C’est un peu comme ces films que l’on peut laisser tourner pendant une demi-heure, y revenir et tout comprendre quand même.

In an isolated chateau, as far north as north goes, the baron’s doctor has died. The doctor’s replacement has a mystery to solve: discovering how the Institute lost track of one of its many bodies.

For hundreds of years the Interprovincial Medical Institute has grown by taking root in young minds and shaping them into doctors, replacing every human practitioner of medicine. The Institute is here to help humanity, to cure and to cut, to cradle and protect the species from the apocalyptic horrors their ancestors unleashed.

In the frozen north, the Institute’s body will discover a competitor for its rung at the top of the evolutionary ladder. A parasite is spreading through the baron’s castle, already a dark pit of secrets, lies, violence, and fear. The two will make war on the battlefield of the body. Whichever wins, humanity will lose again.


Une des sorties de 2022 que j’étais impatience de découvrir, mais qui s’est révélée ne pas être tout à fait à la hauteur de mes espérances. Adorant les romans d’horreur et aux ambiances gothiques, je ne pouvais pas passer à côté. L’univers développé par l’auteur est incroyablement riche et fouillé, avec des idées brillantes, mais qui m’a posé quelques soucis pour pleinement entrer dedans. Il n’est pas aisé à appréhender et il faut s’accrocher, car le lecteur est directement plongé dans cet univers, sans introduction progressive. Le style n’est. pas évident non plus. Je suis passée totalement au travers de ce roman.

Selon January Ruddy, il n’y a qu’une façon de s’échapper de sa propre histoire : c’est de se faufiler dans celle de quelqu’un d’autre…grâce à une des Dix Milles Portes…

Pénétrez, vous aussi, dans le monde magique de l’Ecrit…où certaines paroles tracées ont le pouvoir de modifier le réel, alors que le Mal qui ferme les Portes une à une est sur vos talons…Attention, la magie vient toujours avec un prix…


Alix E. Harrow est une autrice que j’ai toujours eu envie de découvrir et dont les romans atterrissent généralement dans ma wish-list. J’ai enfin pu me plonger dans cet univers et le premier point qui m’a marqué est l’imagination de Harrow. Le monde qu’elle met en place est incroyablement riche, plein de détails et original. Je n’ai eu aucun mal à me plonger dedans. Cependant, le style manquait cruellement de dynamisme. Je m’attendais à plus de rythme en le commençant. Petit à petit, je me suis ennuyée.

Septembre 1940, alors que les bombes allemandes pleuvent sur la Grande-Bretagne, Susan trouve du réconfort en élevant des pigeons voyageurs et auprès de Duchesse, son pigeon préféré. De son côté, Ollie Evans, un jeune pilote américain, décide de rejoindre la Royal Air Force et découvre le National Pigeon Service, où il rencontre Susan. Tous deux se consacrent à la mission qui doit envoyer des centaines de pigeons en France afin d’espionner les Allemands. Susan et Ollie se lient d’amitié mais doivent rapidement se séparer. Le jour où l’avion d’Ollie franchit les lignes ennemies, ils savent qu’ils ne se reverront probablement jamais. Mais Duchesse leur permettra d’échanger des lettres et leur prouvera ainsi qu’il ne faut jamais perdre espoir.


Alan Hlad est un auteur très présent dans mes envies lecture et qu’il me tardait de découvrir. Ses romans historiques atterrissent toujours dans ma wish-list sans trop réfléchir. Nos lendemains retrouvés est le premier que je lis de lui et sûrement pas le dernier. J’ai aimé l’histoire, même si elle reste une intrigue classique pour ce genre de romans. Elle est efficace avec deux personnages principaux attachants. Le fait qu’il s’inspire de faits réels et peu connus (l’utilisation des pigeons durant la Seconde Guerre mondiale pour faire passer des messages entre la France occupée et les services secrets anglais) est un point positif pour moi. Le tout donne un roman prenant et plein d’émotions.

Un écrivain à l’automne de sa vie, une jeune fille dévouée : Ernest et Iréna sont dépassés par un amour improbable, fulgurant. Les portes de l’intime s’entrouvrent, les secrets de l’existence s’éclairent d’un jour nouveau. L’amour, soudain, repeuple les souvenirs d’une vie traversée par l’Histoire.


Cela fait maintenant deux ans que je souhaite découvrir Aharon Appelfeld. Il s’inspire beaucoup de l’Histoire et de la sienne pour ses romans dont certains sont autobiographiques. Ce n’es pas le cas de celui-ci. Pour une première découverte, je n’ai peut-être pas choisi le meilleur pour commencer, car je suis totalement passée à côté de ce roman. Ce n’est pas tant l’histoire qui m’a dérangé que le style de l’auteur, les redondances de phrases, et le rythme.

Culture / Mini-chroniques #3. Spécial 2022, Première partie

The left-handed booksellers of London • Gareth Nix • 2020

In a slightly alternate London in 1983, Susan Arkshaw is looking for her father, a man she has never met. Crime boss Frank Thringley might be able to help her, but Susan doesn’t get time to ask Frank any questions before he is turned to dust by the prick of a silver hatpin in the hands of the outrageously attractive Merlin.

Merlin is a young left-handed bookseller (one of the fighting ones), who with the right-handed booksellers (the intellectual ones), are an extended family of magical beings who police the mythic and legendary Old World when it intrudes on the modern world, in addition to running several bookshops.

Susan’s search for her father begins with her mother’s possibly misremembered or misspelt surnames, a reading room ticket, and a silver cigarette case engraved with something that might be a coat of arms.

Merlin has a quest of his own, to find the Old World entity who used ordinary criminals to kill his mother. As he and his sister, the right-handed bookseller Vivien, tread in the path of a botched or covered-up police investigation from years past, they find this quest strangely overlaps with Susan’s. Who or what was her father? Susan, Merlin, and Vivien must find out, as the Old World erupts dangerously into the New.


J’ai beaucoup aimé ce roman fantastique qui m’a quelque peu rappelé la série de Ben Aaronovitch que j’adore. La ville de Londres semble être un personnage à part entière et cet humour britannique dont je raffole est également présent dans ce premier tome plein de promesses. Garth Nix a une imagination débordante, il crée un univers fait de monstres et de magie. J’ai adoré aussi l’apport de ces libraires un peu particuliers. Le monde des livres s’y prête à merveille. Rien que pour ça, j’ai vraiment adoré le roman.

Il est bourré d’actions dès les premières pages. Tout comme le personnage principal, le lecteur est plongé dans le quotidien de ces librairies et en apprend progressivement les us et coutumes, grâce à Merlin. J’ai adoré ce personnage haut en couleur et attachant. Il a un sacré sens de l’humour également. Son dynamisme est en phase avec les rebondissements du roman qui m’ont tenu en haleine. Je l’ai dévoré d’un bout à l’autre et je lirai avec plaisir le deuxième tome.

All of us villains • Amanda Foody & Christine Lynn Herman • 2021

Every generation, at the coming of the Blood Moon, seven families in the remote city of Ilvernath each name a champion to compete in a tournament to the death.

The prize? Exclusive control over a secret wellspring of high magick, the most powerful resource in the world―one thought long depleted.

But this year a scandalous tell-all book has exposed the tournament and thrust the seven new champions into the worldwide spotlight. The book also granted them valuable information previous champions never had―insight into the other families’ strategies, secrets, and weaknesses. And most important, it gave them a choice: accept their fate or rewrite their legacy.

Either way, this is a story that must be penned in blood.


Il y a du bon et du mauvais dans ce roman, mais, malheureusement, les points négatifs ont pris le dessus à la fin. Je ne l’ai pas terminé alors qu’il y avait du potentiel, notamment au niveau de l’univers. Certes, il se rapproche quelque peu d’une intrigue à la Hunger Games avec des compétiteurs qui vont devoir quasiment s’entretuer pour un prix ultime. La magie est omniprésente et j’ai aimé cet aspect-là du livre. Cependant, l’action est bien trop longue à se mettre en place. Le tournoi se fait attendre et quelques longueurs apparaissent.

Les personnages sont plutôt ennuyeux. Celui qui a été, à la rigueur, le plus intéressant, était Gavin. Il se rapproche le plus de cette idée de vilain. Il ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs, même à maudire autrui. À côté de lui, il y a trois personnages principaux fades et ennuyeux. Le ratio n’est pas bon ! Je m’attendais à plus de noirceur.

Emma • Jane Austen • 1815

Emma Woodhouse, jeune fille « belle, intelligente, riche, disposant d’une demeure confortable et dotée d’une heureuse nature » n’a jamais été amoureuse, elle revendique hautement le célibat, mais elle adore marier les autres. On pressent, dès le début du cinquième roman de Jane Austen, l’argument d’une comédie délectable.

Il y a des dizaines d’intrigues dans Emma : celles qu’elle invente, celles qu’elle fomente, celles qui existent et qu’elle ne voit pas, celles qu’elle contrecarre, celles qu’on lui suggère. Partant d’un groupe limité de jeunes gens, le roman parcourt l’ensemble des couples possibles selon une logique combinatoire assez comique qui évoquerait presque l’arbre des probabilités.


Je m’étais fixée comme objectif en 2022 de lire tous les Jane Austen… Objectif qui n’a pas été atteint, car les trois que j’ai lus ont été compliqués et je n’ai pas été convaincue par les histoires et les personnages, même pour Emma. Elle a été insupportable à suivre. La fin se sait dès le début… Ce n’est pas une lecture qui m’a enchanté. L’adaptation cinématographique avec Anya Taylor-Jones dans le rôle principal se laisse regarder, mais je l’ai plutôt trouvé réussi par son esthétique ultra léchée.

L’Europe est-elle née au Moyen Âge ? • Jacques Le Goff • 1964

L’Europe contemporaine est une longue histoire qui commence avant la venue du christianisme, et se continue avec son reflux. À l’œil qui sait voir apparaissent des traces, strates successives de nombreuses mutations, depuis les ruines de l’Empire romain jusqu’aux découvertes du XVIe siècle. L’historien les met au jour, les explore, pour montrer combien l’Europe contemporaine hérite, emprunte, reprend bien des caractères de cette «Europe» médiévale qui n’est pas tout à fait la nôtre, mais représente un moment important dans sa constitution : unité potentielle et diversité fondamentale, métissage des populations, divisions et oppositions Ouest-Est/Sud-Nord, primat unificateur de la culture. De l’échec carolingien à la «belle» Europe des villes et des universités, Jacques Le Goff nous entraîne dans un intense voyage à rebours, dans l’espoir que, comprenant mieux leur provenance, les Européens construisent mieux leur avenir.


Parmi les auteurs d’essais historiques que j’apprécie énormément, il y a Jacques Le Goff. Il écrit beaucoup autour du Moyen Âge dans un style accessible à tous. J’en ai lu plusieurs de lui, à la fois pour les adultes et les enfants. Celui-ci est une relecture, l’ayant étudié alors que j’étais en droit. J’avais oublié certains de ses arguments et le livre est tout aussi passionnant à lire des années après. L’idée de départ est de montrer que l’Europe telle que nous la connaissons a des racines qui remontent à l’époque médiévale. Les chapitres sont chrono-thématiques, donnant une certaine clarté aux propos de l’auteur et pour le lecteur, en montrant ainsi les évolutions.

The Son & Heir • Alexander Münninghoff •

What can a son say upon discovering that his father wore a Nazi uniform? Reporter Alexander Münninghoff was only 4 when he found this mortifying relic from his father’s recent past in his attic. This shameful memento came to symbolize not only his father’s tragically misguided allegiance but also a shattered marriage and ultimately the unconscionable separation of a mother and son.

In this revelatory memoir, the author confronts his parents’ complex past as he reconstructs the fortunes and disillusions of an entire family upheaved during the changes of 20th century Europe. The Münninghoffs were driven by greed, rebellion, and rage. An embattled dynasty, they were torn between the right and the wrong side of history. Their saga haunted Alexander’s life for the next 70 years.


J’ai retenté l’aventure des autobiographies/mémoires en me disant que le sujet de ce dernier ne pouvait que me plaire : une famille déchirée par la Seconde Guerre mondiale et qui doit choisir son camp. Cependant, je n’ai pas réussi à me plonger dedans, à ressentir de l’empathie pour l’auteur et les événements qui ont plus ou moins bousculé sa vie. J’ai trouvé le grand-père être le plus attachant de tous, malgré ses défauts. Le père est détestable à souhait et il est frustrant de voir qu’il n’a souffert aucune conséquence d’aucune conséquence de son implication dans la SS.

Ce qui a le plus freiné ma lecture est la manière dont cette autobiographie est écrite. L’impression d’être dans l’intimité de la famille est le propre de ce genre, mais j’ai eu le sentiment que l’auteur parlait de faits et de personnes comme si je savais de qui ou de quoi il parlait… Ce n’était pas le cas. J’ai été souvent perdue par l’introduction de nouveaux protagonistes, des passages plus romancés…

Culture / Monster de C.J. Skuse

Monster • C.J. Skuse • 2015

At sixteen Nash thought that the fight to become Head Girl of prestigious boarding school Bathory would be the biggest battle she’d face. Until her brother’s disappearance leads to Nash being trapped at the school over Christmas with Bathory’s assorted misfits. As a blizzard rages outside, strange things are afoot in the school’s hallways, and legends of the mysterious Beast of Bathory – a big cat rumoured to room the moors outside the school – run wild. Yet when the girls’ Matron goes missing it’s clear that something altogether darker is to blame – and that they’ll have to stick together if they hope to survive.

Je termine doucement mon année thématique avec une lecture de saison. Ce roman, entre horreur et thriller, est divertissant, mais avec quelques défauts notables.

En effet, le rythme est un peu trop lent par rapport au genre littéraire de ce roman et à l’histoire. Il manque parfois de dynamisme, notamment vers le milieu, où l’action peine réellement à démarrer et le mystère à se mettre en place. Il y a quelques passages où l’ennui pointe un peu le bout de son nez. L’action et la tension ne démarrent que dans les deux/trois derniers chapitres. Il faut un peu de patience pour en arriver là. Après, les révélations et les rebondissements s’enchainent très rapidement, mais le rythme est irrégulier tout au long de la lecture.

Par ailleurs, le roman ne prend pas tout à fait la direction que j’escomptais en le commençant. En effet, j’ai tout de suite agréé à l’idée d’une bête rodant dans les forêts autour du pensionnant. Cela me rappelle l’incroyable roman d’Arthur Conan Doyle, Le Chien de Baskerville. Je m’attendais à un duel entre les filles du pensionnat, restées pour les fêtes de fin d’année, et la Bête, le tout au milieu de nulle part. Cette prémisse me semblait prometteuse, surtout après qu’une tempête de neige s’est déclarée, coupant encore plus le pensionnat du reste du monde. Cependant, il est dommage que cette voie n’ait pas été complètement suivie.

Néanmoins, cela reste un ouvrage divertissant qui se laisse lire, tout en ne laissant pas un souvenir incroyable. Il est relativement court et facile à lire. J’ai apprécié l’ambiance qui s’en dégageait et qui était parfaite pour la saison. En effet, la tempête de neige donne à la fois un côté feutré, mais plein de danger. L’intrigue reste classique et se base sur le célèbre adage « les apparences sont parfois trompeuses ». Le lecteur attentif n’aura aucun mal à deviner la révélation des dernières pages.

Les personnages sont relativement attachants avec une petite mention pour Tabitha, même si tout long de ma lecture, j’avais du mal lui donner les huit ans qu’elle avait. Dans mon esprit, elle avait quatre ans, grand maximum. Natasha « Nash » est aussi un personnage un peu trop parfait, qui démontre beaucoup de charisme, et des talents de leadership et de survie incomparables, mais auxquels je n’ai pas adhéré. Ça faisait too much pour un seul et même personnage.

Monster est un roman qui ne marque pas son lecteur. Je souhaitais le lire depuis un moment, mais je m’attendais quand même à un peu mieux. Il y a aussi un aspect du roman que j’ai détesté : les tentatives de l’auteur d’y mettre des phrases ou des mots français… La plupart du temps avec des fautes énormes… J’ai une sainte horreur de ça.

Culture / Learwife de J.R. Thorp

Learwife • J.R. Thorp • 2021

Word has come. Care-bent King Lear is dead, driven mad and betrayed. His three daughters too, broken in battle. But someone has survived: Lear’s queen. Exiled to a nunnery years ago, written out of history, her name forgotten. Now she can tell her story.

Though her grief and rage may threaten to crack the earth open, she knows she must seek answers. Why was she sent away in shame and disgrace? What has happened to Kent, her oldest friend and ally? And what will become of her now, in this place of women? To find peace she must reckon with her past and make a terrible choice – one upon which her destiny, and that of the entire abbey, rests.

Je suis toujours irrésistiblement attirée par les réécritures proposant un point de vue féminin oublié et/ou féministe de la mythologie ou des classiques de la littérature. Dans ce roman, J.R. Thorp donne une voix à la femme du roi Lear, personnage éponyme d’une des pièces de Shakespeare. Même s’il ne s’agit pas de mon œuvre préférée du dramaturge anglais, j’étais tout de même impatience de découvrir ce roman.

Depuis le mois de février, je suis abonnée à Audible. J’ai ainsi écouté plusieurs livres avant celui-ci. Cependant, Learwife m’a ouvert les yeux sur l’importance du narrateur ou lecteur dans l’appréciation d’un livre audio. Je ne pensais pas que ça pouvait jouer autant, mais si. Ici, la personne qui lisait avait une voix monotone, n’arrivait pas à transmettre les émotions du personnage principal, la femme de Lear. Pourtant, dès les premières pages, il y a des émotions relativement violentes qui sont évoquées : la mélancolie, la tristesse due aux deuils qu’elle a vécus et de la colère, par rapport à son sort. Je n’ai rien ressenti de tout cela à l’écoute. C’est plat et pas du tout prenant.

Je pense que cela vient aussi de la manière dont le roman est écrit. Le style est prétentieux, avec des phrases bien longues et lourdes, mais creuses. Il y a beaucoup de mots pour ne rien dire au final, ou alors certaines idées auraient pu être plus simplement exprimées, sans fioritures. N’est pas Shakespeare qui veut !

Un certain nombre de passages et de phrases auraient pu être supprimés sans nuire au tout. Surtout que l’intrigue n’est pas des plus dynamique, malheureusement. Je suis pourtant la première à me précipiter pour une réécriture, pour remettre sur le devant de la scène des personnages qui sont simplement évoqués, comme The Heiress, The revelation of Anne de Bourgh de Mary Greeley, pour Orgueil et Préjugés, par exemple, ou imaginer ce qui se passe après le « ils vécurent heureux », comme pour Rebel Rose d’Emma Theriaux. C’est ce qui est proposé dans ce roman. Qu’arrive-t-il à la femme du roi Lear après sa mort ?

Pas grand chose à en croire ce roman ! Le résumé semble montrer une femme de caractère et j’imaginais que Learwife serait le récit de cette femme vengeant son mari ou ses filles, réclamant son trône… Cependant, pendant de longs chapitres, rien ne se passe. Aucune perspective n’est donnée à ce personnage, elle se contente plus ou moins d’exister et de se plaindre. J’ai vraiment eu l’impression qu’elle n’arrêtait pas de se lamenter. Le pire est que le lecteur a un accès direct aux pensées de cette femme. Dommage que ça soit inintéressant au possible et que ses pensées partent dans tous les sens.

Il y a bien d’autres aspects du roman qui m’ont dérangé, comme la représentation de la femme d’un certain âge, qui doit se cacher. Son nom n’est dévoilé qu’à la fin, donc pendant une bonne partie du roman, elle n’est connue que comme la femme de Lear. Elle est en relation avec lui, et non pour sa propre personne. Ma déception est à la hauteur de mes espérances… Énorme.

Culture / Mini-chroniques #2. Spécial Hanté, Deuxième partie

The Hollow Tree • James Brogden • 2018

After losing her hand in a tragic accident, Rachel is plagued by vivid nightmares of a hollow tree, and a hand reaching from it, begging her for help. Terrified that she is going mad, Rachel experiences phantom sensations of leaves, trees, and finally a hand that grasps hers and pulls a young woman into Rachel’s world. She has no idea of who she is, but Rachel can’t help but think of the local legend of Oak Mary, the corpse of a woman found hidden in a hollow tree, and who was never identified. Three myths have grown up around the body; was she a spy, a prostitute or a murdered gypsy? Rachel is desperate to learn the truth, but darker forces are at work. For a rule has been broken, and Mary is in a world where she doesn’t belong… 


Cette fois-ci, ce n’est pas une maison hantée, mais une forêt avec ce roman de James Brogden. C’est un auteur que je ne connaissais pas, mais qui a l’habitude d’écrire des romans d’horreur. Je l’ai découvert par hasard dans ma librairie montpelliéraine favorite, The Bookshop. Ce n’est pas tout à fait un coup de cœur, car le roman présente, malheureusement quelques longueurs qui cassent le rythme.

En revanche, l’idée de départ est très cool. Elle s’inspire d’une légende urbaine, mais surtout d’une histoire vraie se déroulant dans le village natal de l’auteur. En effet, en 1944, un squelette a été retrouvé dans un arbre creux, sans que les identités du coupable et de la victime ne soient découverts… « Creepy » à souhait dans la vraie vie comme dans le livre. Cependant, il y a des choix que l’auteur a fait que je n’approuve pas, comme le pouvoir de Rachel, par exemple.

Gallows Hill • Darcy Coates • 2022

The Hull family has owned the Gallows Hill Winery for generations, living and working on the beautiful grounds where they grow their famous grapes. Until the night Mr. and Mrs. Hull settle down for the evening…and are dead by morning.

When their daughter, Margot, inherits the family business, she wants nothing to do with it. The winery is valued for its unparalleled produce, but it’s built on a field where hundreds of convicts were once hanged, and the locals whisper morbid rumors. They say the ground is cursed.

It’s been more than a decade since Margot last saw her childhood home. But now that she’s alone in the sprawling, dilapidated building, she begins to believe the curse is more than real―and that she may be the next victim of the house that never rests… 


Darcy Coates est une autrice que j’ai toujours voulu lire. J’ai un certain nombre de ses romans dans ma wish-list. Gallows Hill est sa dernière publication. Tout comme James Brogden, elle est réputée pour ses romans d’horreur qui rappellent un peu ceux de Shirley Jackson. Il y a des points qui m’ont plu et d’autres non.

Les points négatifs tiennent plus, je pense, du fait que je n’étais pas dans une bonne disposition pour pouvoir l’apprécier pleinement. Les derniers mois ont été plus que difficile au travail et j’en paie un peu les pots cassés en ce début de mois, n’arrivant plus à me concentrer et évitant les romans trop sombres ou exigeants. Pourtant, au niveau de l’horreur, il commençait très vite et très fort. Au bout d’une cinquantaine de pages, il y avait déjà une belle ambiance et deux-trois scènes bien flippantes. Je pense donc redonner une chance, plus tard, à cette auteur, car je pense qu’elle peut réellement me plaire. Là, je ne suis juste plus dans un bon état d’esprit pour ce type d’ouvrage.

What moves the dead • T. Kingfisher • 2022

When Alex Easton, a retired soldier, receives word that their childhood friend Madeline Usher is dying, they race to the ancestral home of the Ushers in the remote countryside of Ruritania.

What they find there is a nightmare of fungal growths and possessed wildlife, surrounding a dark, pulsing lake. Madeline sleepwalks and speaks in strange voices at night, and her brother Roderick is consumed with a mysterious malady of the nerves.

Aided by a redoubtable British mycologist and a baffled American doctor, Alex must unravel the secret of the House of Usher before it consumes them all. 


T. Kingfisher est une autrice que j’ai déjà lu et qui m’avait impressionné. Elle écrit des romans d’horreur aux ambiances bien effrayantes. Après avoir lu The Hollow Places, il y a eu quelques jours où je regardais mes murs bizarrement ! Elle a sorti plusieurs ouvrages cette année, dont celui-ci, une réécriture d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe, La Chute de la Maison Usher.

J’ai adoré l’atmosphère qui se dégage entre les pages. En quelques mots bien choisis, elle arrive à convoquer tout un monde étrange et bizarre. De ce point de vue, aucune déception. En revanche, j’ai eu un petit peu plus de mal avec l’histoire et les apports faits par l’auteur par rapport à l’univers de départ. Elle en fait trop sur certains point, manquant ce qui fait l’essentiel de la nouvelle originale. Je n’ai pas accroché aux différents personnages, et, de facto, leur destin m’a laissé de marbre.

Culture / Mini-chroniques #1. Spécial Hanté, Première partie

Quelques ouvrages lus pour ce mois thématiques, mais dont je n’avais pas le temps ou l’inspiration d’en faire une chronique aussi détaillée que d’habitude.

Nothing but blackened teeth • Cassandra Khaw • 2021

A Heian-era mansion stands abandoned, its foundations resting on the bones of a bride and its walls packed with the remains of the girls sacrificed to keep her company. It’s the perfect wedding venue for a group of thrill-seeking friends. But a night of food, drinks, and games quickly spirals into a nightmare. For lurking in the shadows is the ghost bride with a black smile and a hungry heart. And she gets lonely down there in the dirt.


Il est plutôt rare que je lise des nouvelles, mais, cette année, j’ai tenté plusieurs fois l’aventure. Avec plus ou moins de bonheur. Celle-ci, par exemple, ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Pourtant, l’idée de départ m’a plu : une maison hantée, un week-end de festivités, un esprit vengeur… Ce n’est pas tant la manière dont ces dernières sont développées ou exécutées qui m’a dérangé que les personnages. J’ai eu du mal avec eux dès le départ pour plusieurs raisons. Ils sont peu introduits et il est difficile de les fixer ainsi que les relations entre eux, rapidement. C’est d’autant plus compliqué qu’il y a beaucoup de dialogues et que l’auteur nous plonge directement dans l’intrigue. Par ailleurs, je crois qu’ils comptent comme les personnages les plus détestables que j’ai pu lire cette année.

The death of Jane Lawrence • Caitlin Starling • 2021

Practical, unassuming Jane Shoringfield has done the calculations, and decided that the most secure path forward is this: a husband, in a marriage of convenience, who will allow her to remain independent and occupied with meaningful work. Her first choice, the dashing but reclusive doctor Augustine Lawrence, agrees to her proposal with only one condition: that she must never visit Lindridge Hall, his crumbling family manor outside of town. Yet on their wedding night, an accident strands her at his door in a pitch-black rainstorm, and she finds him changed. Gone is the bold, courageous surgeon, and in his place is a terrified, paranoid man—one who cannot tell reality from nightmare, and fears Jane is an apparition, come to haunt him.

By morning, Augustine is himself again, but Jane knows something is deeply wrong at Lindridge Hall, and with the man she has so hastily bound her safety to. Set in a dark-mirror version of post-war England, Starling crafts a new kind of gothic horror from the bones of the beloved canon. This Crimson Peak-inspired story assembles, then upends, every expectation set in place by Shirley Jackson and Rebecca, and will leave readers shaken, desperate to begin again as soon as they are finished.


Ce roman rentre parfaitement dans cette catégorie, car il évoque à la fois une maison hantée par des êtres surnaturels, mais aussi la deuxième définition. À cela s’ajoute des secrets de famille bien enfouis… Cependant, The Death of Jane Lawrence est un ouvrage que je n’ai pas apprécié outre mesure. Il manquait d’originalité. Ayant l’habitude de lire des romans aux ambiances gothiques et adorant ce type de films, il est dans une ligne classique, sans surprise. Il se laisse lire, mais, pour ce mois-ci, j’en ai lu d’autres qui lui ressemblent, mais en plus originaux.

The Haunting of Brynn Wilder • Wendy Webb • 2020

After a devastating loss, Brynn Wilder escapes to Wharton, a tourist town on Lake Superior, to reset. Checking into a quaint boardinghouse for the summer, she hopes to put her life into perspective. In her fellow lodgers, she finds a friendly company of strangers: the frail Alice, cared for by a married couple with a heartbreaking story of their own; LuAnn, the eccentric and lovable owner of the inn; and Dominic, an unsettlingly handsome man inked from head to toe in mesmerizing tattoos.

But in this inviting refuge, where a century of souls has passed, a mystery begins to swirl. Alice knows things about Brynn, about all of them, that she shouldn’t. Bad dreams and night whispers lure Brynn to a shuttered room at the end of the hall, a room still heavy with a recent death. And now she’s become irresistibly drawn to Dominic—even in the shadow of rumors that wherever he goes, suspicious death follows.


Je ne m’attendais pas à ce type d’histoire en le commençant. Je pensais à un roman plus tourné vers l’horreur. En tout cas, le résumé et la couverture le laissaient penser. Il reste tout de même dans la thématique, car il y a cette idée d’être hanté par son passé, tout comme le personnage principal, Brynn Wilder. Cependant, après la première déception, j’ai réussi à me laisser porter par ce roman. L’humain est au cœur de l’intrigue et non l’action. Il y a différentes relations humaine qui sont développés, et elles sont toutes touchantes et attendrissantes. Chaque personnage est attachant, pas uniquement le principal.

Il y a tout de même des touches de fantastiques, mais le roman n’est pas qualifié d’horreur. En effet, il ne fait absolument pas peur. Les rares passages où ils interviennent sont plus là pour rappeler à Brynn que la vie est courte et qu’elle doit abandonner ses regrets. Néanmoins, j’ai eu un peu de mal avec la justification donnée. J’ai trouvé ça un peu tiré par les cheveux et ça m’a quelque peu déçu.

The burning girls • C.J. Tudor • 2021

Welcome to Chapel Croft. Five hundred years ago, eight protestant martyrs were burned at the stake here. Thirty years ago, two teenage girls disappeared without a trace. And two months ago, the vicar of the local parish killed himself. Reverend Jack Brooks, a single parent with a fourteen-year-old daughter and a heavy conscience, arrives in the village hoping to make a fresh start and find some peace. Instead, Jack finds a town mired in secrecy and a strange welcome package: an old exorcism kit and a note quoting scripture. « But there is nothing covered up that will not be revealed and hidden that will not be known. »

The more Jack and her daughter Flo get acquainted with the town and its strange denizens, the deeper they are drawn into their rifts, mysteries, and suspicions. And when Flo is troubled by strange sightings in the old chapel, it becomes apparent that there are ghosts here that refuse to be laid to rest.

But uncovering the truth can be deadly in a village where everyone has something to protect, everyone has links with the village’s bloody past, and no one trusts an outsider.


C.J. Tudor et son roman The burning girls me faisaient envie depuis un moment. Ce n’est pas la lecture escomptée, je l’avoue. Le livre semble, en définitif, être bien plus un policier. En effet, le personnage principal arrive dans un petit village du Sussex au passé sanglant. Mon gros reproche est qu’il y a trop d’intrigues en même temps. Elles sont relativement faciles à suivre, mais elles laissent tout de même l’impression de partir dans tous les sens, avec parfois, en plus, des touches de fantastique. Or, certains fils rouges sont mieux exploitées que d’autres et, à la fin, l’auteur tente tant bien que mal de raccrocher les wagons ensemble.

Je m’attendais à un roman plus tourné vers l’horreur. L’histoire autour des « burning girls » s’y prêtaient à merveille. Le titre semblait les mettre au cœur de l’intrigue et les premières pages allaient quelque peu dans ce sens, avant d’être mis sous le tapis, pour être ressorti maladroitement dans les dernières pages. Je me suis sentie un peu flouée, pour être honnête.

Culture / Mansfield Park de Jane Austen

Mansfield Park • Jane Austen • 1814

Sans richesse ni éducation, la jeune Fanny Price n’a rien pour séduire la bonne société anglaise. Pourtant, dans la faste demeure de Mansfield Park où l’a recueillie son oncle, il lui faut faire bonne figure. Entre frustrations et vexations, que sera-t-elle prête à sacrifier pour être acceptée dans le monde enjôleur de ses cousins ? 

J’avais pour objectif, en 2022, de lire les romans de Jane Austen. En effet, à part Orgueil & Préjugés, lu quand j’étais au lycée, je n’en connaissais aucun autre. J’en avais entendu parler de certains plus que d’autres. Mansfield Park tombe dans cette dernière catégorie, et j’ai décidé de commencer par celui-ci.

La plume de Jane Austen m’a ravi d’un bout à l’autre de ce roman. Elle est pleine d’ironie et de piquant, surtout dans sa manière de décrire les mœurs des personnages. Elle n’y va pas par le dos de la cuillère quand elle évoque ou décrit leurs petits vices : la frivolité, l’avarice, l’oisiveté, la vanité… C’est un régal à lire. Jane Austen nous montre que l’intérêt unique des personnes de la classe supérieure britannique est de faire le mariage le plus convenable possible.

Au départ, j’ai eu du mal à accrocher avec le personnage de Fanny Price. Les choses se sont arrangées par la suite. Mais, dans les premiers chapitres, je l’ai trouvé très effacée, trop vertueuse. Elle m’a semblé insipide. Elle est complètement submergée par ses cousines qui prennent toute la place et qui sont plus bruyantes. Elle commence à s’affirmer quand Maria se marie et Julia part avec elle. Fanny Price reste seule avec Lady Bertam et Madame Norris, elle devient alors le centre d’intérêt principal. Elle se fait une place et elle montre ses préférences. Elle se révèle, au fil des chapitres, attachante, douce, calme et posée. Elle donne tout à sa famille, alors qu’elle ne la mérite absolument pas. Malgré tout, c’est un personnage qui n’est pas un coup de cœur, elle manque de pétillant ou de réparti à mon goût.

Toutefois, la manière dont ses tantes, Lady Bertam et Madame Norris, traite cette pauvre Fanny m’a totalement révoltée et je ne comprends pas pourquoi la jeune fille ne s’est pas, de temps en temps, révoltée. Elle semble être leur esclave et elles justifient cet état de fait par la générosité dont elles ont fait preuve envers elle, en lui offrant une éducation. Je crois que la pire des deux tantes a été Madame Norris, que j’ai trouvé détestable et méchante. Bien plus que Lady Bertam, qui fait plus preuve d’indolence que de méchanceté. Cette première la rabaisse constamment avec des remarques qui sont parfois d’une violence… Le statut social est au cœur de l’intrigue.

Un autre personnage que j’ai profondément trouvé antipathique est Henry Crawford. Je suivais totalement l’intuition de Fanny Price à son sujet. Son comportement m’a tout de suite semblé suspicieux, surtout son intérêt soudain pour la jeune femme. Il est souvent évoqué comme un séducteur. Il se joue de Fanny Price et de sa morale. C’est le personnage que j’ai adoré détesté avec sa vanité et son arrogance, son assurance. J’avoue que j’ai attendu avec impatience sa déchéance… Il forme un véritable antagonisme avec Edmond, qui, par son caractère, ressemble plus à sa cousine. Il est aussi effacé qu’elle, par rapport à son frère. Il a aussi une certaine fadeur avec des idées morales très arrêtées qui ressemblent à celle de Fanny. Ils sont littéralement faits l’un pour l’autre. Tout au long du roman, j’ai espéré qu’ils finissent ensemble, même si, pendant une bonne partie de l’intrigue, il semble plutôt la considérer comme une petite sœur qu’il doit guider sur le bon chemin.

Mansfield Park n’est pas le coup de cœur que j’escomptais pour un Jane Austen. Il y a plusieurs points qui ne m’ont pas charmé. J’en ai déjà évoqué : la galerie des personnages qui ne m’a parfois pas convaincu, par exemple. Fanny est sympathique, mais pas mémorable. Les personnages masculins manquent cruellement de charisme, on est loin d’un Monsieur Darcy. Il y a aussi quelques longueurs, surtout au début. La fin vient à temps et elle est tout de même un brin précipitée par rapport au reste. Certains éléments du dénouement allaient dans le sens que je souhaitais. Les événements se basculent rapidement, parfois de manière étonnante. Par ailleurs, je m’attendais à au moins une déclaration enflammée.

J’ai commencé par celui-ci, car c’est celui que je connaissais le moins. Cependant, je ne suis pas sûre que ça soit le meilleur choix. Même s’il se laisse lire, je n’en garde pas un souvenir impérissable. J’ai été tout de même soulagée de voir la fin approchée. J’ai quand même continué depuis ma lecture de celui-ci avec Emma, qui a été sans plus et dont j’essaie de rédiger l’article depuis un moment, et Raison & Sentiments que j’ai commencé cinq fois et abandonné. Je n’y arrivais décidément pas.